L’Encyclopédie/1re édition/STATIONNAIRE

◄  STATION
STATIQUE  ►

STATIONNAIRE, adj. en Astronomie, se dit d’une planete qui paroît rester immobile au même point du zodiaque. Voyez Station.

Quoique les planetes aient quelquefois un mouvement progressif, & quelquefois un mouvement retrograde ; il peut y avoir quelque point dans lequel elles paroissent stationnaires. Une planete paroîtra stationnaire, lorsque la ligne qui joint la terre & le centre de la planete, est dirigée au même point du firmament, c’est-à-dire, quand cette ligne est pendant quelque-tems parallele à elle-même.

Saturne paroît stationnaire à la distance de 90 degrés du soleil ; Jupiter à la distance de 52, & Mars à une distance beaucoup plus grande.

Saturne est stationnaire huit jours, Jupiter quatre, Mars deux, Vénus un & demi, & Mercure un demi ; cependant les tems de ces différentes stations ne sont pas toujours égaux, parce que les orbites de ces planetes ne sont pas des cercles qui aient le soleil pour centre ; mais des ellipses dont le soleil occupe le foyer, & dans lesquelles les planetes ne se meuvent pas uniformément. Chambers. (O)

Stationnaire, (Milice romaine.) ce nom s’est donné dans le bas Empire romain à des soldats ou des officiers que l’on mettoit en certains postes, d’où ils avertissoient les gouverneurs & les magistrats de ce qui se passoit. (D. J.)

Stationnaire, fievre, (Médec.) épithete qu’on donne à certaines fievres continues, qui dépendent d’une disposition particuliere des saisons & des alimens, & qui regnent plus constamment & plus généralement que les autres pendant une ou plusieurs années. Elles sont opposées aux fievres intercurrentes. Sydenham a parfaitement traité des unes & des autres ; il faut le lire & le relire. On les appelle stationnaires, à stando, rester, demeurer. (D. J.)

Stationnaire, (Hist. ecclésiast.) épithete qu’on a donné dans l’Eglise au diacre qui étoit de semaine, pour chanter l’évangile aux messes que le pape ou l’évêque du diocèse venoit dire dans différentes stations. (D. J.)