L’Encyclopédie/1re édition/SIMOIS

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SIMOIS, (Géog. anc.) fleuve de l’Asie mineure dans la petite Phrygie. Il prenoit sa source au mont Ida, & le jettoit dans le Xanthus, selon Pline, l. V. c. xxx. Virgile, Æneïd. l. V. v. 262. donne au fleuve Simoïs l’épithete de rapide, parce que ce n’étoit proprement qu’un torrent,

Victor apud rapidum Simoenta sub Ilio alto.

Dans un autre endroit le même poëte dit que Vénus accoucha d’Enée sur le bord du Simois.

Tunc ille Æneus quem da rdanio Anchise
Alma Venus Phrygii genuit Simoentis ad undam.

2°. Simoïs, fleuve de l’île de Sicile. Strabon, lib. XIII. p. 608. rapporte que selon quelques-uns Enée étant arrivé à Ægesta ou Segesta, donna les noms de Scamander & de Simoïs ou Simœis à deux fleuves qui couloient aux environs de cette ville. Le Simois couloit à la droite, & se joignoit au Scamander avant que ce fleuve mouillât la ville de Segesta.

3°. Simoïs, fleuve de l’Epire, selon Virgile, Æneid. l. III. vers. 303. qui lui donne l’épithete de salsus :

. . . . .salsi Simoentis ad undam.

De ces trois fleuves, le plus fameux est le Simoïs de la Troade ou de la petite Phrygie, qui, dans les écrits des poëtes, est presque toujours joint au Xanthe, parce qu’ils ont la même origine. Cependant, malgré leur célébrité, ces deux rivieres sont si peu larges, qu’elles tarissent souvent en été. Sortant & descendant l’une & l’autre du mont Ida, elles s’unissent au-dessous du lieu où étoit Troye, forment un grand marais, passent de nos jours par dessous un pont de bois appuyé sur quelques pilliers de pierre, & s’embouchent dans l’Hellespont (détroit des Dardanelles) environ une demi-lieue au-dessous du cap Gieanizzari, (autrefois nommé le promontoire Sigée), près du nouveau château d’Asie ; j’entends le château neuf des Dardanelles bâti par Mahomet IV. à l’entrée du détroit, & dont il est une des portes. (D. J.)