L’Encyclopédie/1re édition/SILLER

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SILLER, v. n. (Marine.) c’est cheminer, ou avancer en avant, en coupant l’eau & passant à-travers. On dit mettre un vaisseau dans la situation dans laquelle il peut mieux siller, c’est-à-dire en laquelle il peut mieux cheminer.

Vaisseau qui sille bien, c’est-à-dire qu’il fait bien du chemin, qu’il avance beaucoup, & fait bonne route.

Un vaisseau qui ne sille pas bien, c’est-à-dire qu’il chemine lentement, & avance peu.

Siller, (Maréchal.) cheval qui sille, qui est sillé, est celui qui a les sourcils blancs.

Siller, terme de Fauconnerie, c’est coudre les paupieres d’un oiseau de proie afin qu’il ne voye goutte, & qu’il ne se débatte pas ; ce qui se fait pour dresser les oiseaux de proie, & voici comme il faut s’y prendre : Ayez une aiguille enfilée d’un fil fin ; faites tenir l’oiseau par le bec, puis passez-lui cette aiguille à-travers la paupiere de l’œil droit à l’œil gauche, & moins près du bec afin qu’il voie devant. On doit avoir attention, en sillant les yeux d’un oiseau, de prendre la pellicule qui couvre la paupiere, de passer l’aiguille à l’autre paupiere, & de tirer les deux bouts du fil, & on les attache sur le bec coupant le fil près du nœud, & le tordant de maniere que les paupieres soient levées si haut que l’oiseau ne puisse voir que devant lui.