L’Encyclopédie/1re édition/SILLE

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SILLE, s. m. (Poés. greq.) espece de poëme satyrique des Grecs. Les Grecs n’ont jamais rien eu d’approchant de la satyre romaine que leurs silles, qui étoient aussi des poëmes mordans, comme on peut encore le reconnoître par quelques fragmens qui nous restent des silles de Timon. Ils ressemblent si fort à la plûpart des traits des satyres d’Horace, qu’ils pourroient fort bien être appellés des satyres, de même que les satyres pourroient être appellées des silles. Il y a pourtant cette différence essentielle, que les silles des Grecs étoient des parodies d’un bout à l’autre, ce qu’on ne peut pas dire des satyres des Romains ; car si l’on trouva quelquefois quelques parodies, on voit bien que ce n’est qu’en passant, & que le poëte n’a eu garde d’en abuser, & par conséquent la parodie ne fonde pas l’essence de la satyre romaine comme elle fonde l’essence des silles des Grecs. (D. J.)