L’Encyclopédie/1re édition/SICCA

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SICCA, (Géog. anc.) ville de l’Afrique propre selon les uns, & de la Numidie selon d’autres. L’itinéraire d’Antonin la marque sur la route d’Hippone royale à Carthage. Salluste, Jugurth. c. lvj. Pline, liv. V. ch. iij. écrivent simplement Sicca. Mais Ptolomée, liv. IV. ch. iij. la table de Peutinger, & Procope, liv. II. ch. xxiv. y joignent le surnom de veneria. Ce dernier ajoute qu’elle étoit à trois journées de Carthage. Sicca veneria devint un siége épiscopal : il ne faut pas la confondre avec Sicca ou Siga ville de la Mauritanie césariense, & où Syphax avoit eu son palais. Voyez Siga.

C’est à Sicca dans la Numidie, ou dans l’Afrique propre, que naquit Arnobe vers la fin du iij. siecle, & il y professa la rhétorique, avant que d’embrasser le Christianisme. Pour obtenir son admission à l’Église, il écrivit un ouvrage contre les Gentils : cet ouvrage dont il s’est fait plusieurs éditions, contient sept livres. L’auteur y employa toutes les fleurs de sa rhétorique, & y débita beaucoup de littérature ; mais comme il se hâta trop à composer son ouvrage, de-là vient que l’ordre & la belle économie n’y paroissent pas avec toute la justesse qui seroit à desirer. M. Dupin ajoute que le tour des pensées est d’un orateur, & que les termes sont durs, mal-arrangés, peu polis, & quelquefois même peu latins.

Proclus (Eutychius), grammairien célebre du second siecle, étoit aussi natif de Sicca. Il fut nommé précepteur de l’empereur M. Antonin le philosophe, & élevé par ce prince à la dignité de proconsul. Il mit au jour un livre (cité par Trébellius Pollion) sur ce qu’il y avoit de plus curieux dans les pays étrangers : c’est dommage que ce livre soit perdu. (D. J.)