L’Encyclopédie/1re édition/SELINUS

SELINUS, (Géog. anc.) 1°. ville de Sicile, selon Pline, l. III. c. viij. Ptolomée, l. III. c. iv. & Diodore de Sicile, l. XIII. c. xliv. placent cette ville sur la côte méridionale de l’île, entre le promontoire Lilybaeum, & l’embouchure du fleuve Mazara.

Elle avoit été bâtie par les Syracusiens, selon Thucydide, l. VI. p. 412. ses habitans, à ce que dit Pausanias, l. VI. c. xix. en avoient été chassés par les Carthaginois ; & avant leur destruction, ils avoient consacré à Jupiter olympien un trésor, où l’on voyoit une statue de Bacchus, dont le visage, les mains, & les piés, étoient d’ivoire. Les vestiges qui restent de Selinus, ont été décrits par Thomas Farel, Dec. 1. l. VI. c. iv. & ils nous font voir que cette ville étoit grande. Virgile, Ænéid. l. III. v. 705. la surnomme Palmosa, à cause de l’abondance de ses palmiers.

Teque datis linquo ventis, palmosa Selinus.


Silius Italicus, l. XIV. v. 200. a dit dans le même sens :

Nectareis vocat, ad certamen Hymetton
Audax Hybla favis, palmoeque arbusta Selinus.

2°. Selinus ville de la Cilicie-Trachée, Sélinunte en Cilicie, où l’empereur Trajan mourut ; & la mort de ce prince a immortalisé cette ville ; ce qui fit qu’on la nomma Trajanopolis ; mais ce seroit plutôt Trajanotaphos qu’il eût fallu l’appeller. Quoi qu’il en soit, elle reprit dans la suite son premier nom. Voyez Sélinunte en Cilicie, & Trajanopolis.

Le nom de Selinus a été commun au fleuve de la Cilicie-Trachée, à l’embouchure duquel étoit bâtie Sélinunte, dont nous venons de parler, à un fleuve du Péloponnèse, dans l’Elide, à un fleuve du Péloponnèse dans l’Achaïe propre ; à un fleuve de l’Asie mineure dans l’Ionie ; à un fleuve de l’île de Sicile, aujourd’hui la Favara, & à un port d’Egypte, sur la côte du nome de Lybie. (D. J.)