L’Encyclopédie/1re édition/SALO

SALOBRENA  ►

SALO, (Géog. anc.) génit. Salonis, nom latin d’une riviere de l’Espagne tarragonoise. C’est aujourd’hui le Xalon. Martial, né à Bilbilis, lieu situé sur cette riviere, en fait mention, l. X. épig. 103.

Municipes, augusta mihi quos Bilbilis acri
Monte creat, rapidis quos Salo cingit aquis.

Il met, dans une autre épigramme, qui est la 104, cinq relais de Tarragone à Bilbilis & à Salon.

Illinc te rota tollet, & citatus
Altam Bilbilin & tuum Salonem
Quinto forsitan essendo videbis.

C’étoient les eaux de cette riviere qui donnoient une excellente trempe aux ouvrages d’acier que l’on faisoit à Bilbilis. (D. J.)

Salo, (Géog. mod.) ville d’Italie, dans l’état de Venise, au Bressan, sur le lac, & à quatre lieues au nord-ouest de Gardes. Elle communique son nom à tout le canton, qu’on nomme en italien Riviera di Salo ; le mot de riviere se prend ici comme quand on dit la riviere du Levant, la riviere du Ponent, en parlant de la côte de Gènes. Comme ce canton est à couvert des vents du nord, à cause des montagnes, il est fertile en olives, citrons, grenades, oranges, &c. Ce canton est composé de trente-six communautés, qui reglent par un conseil toutes les affaires qui s’y rapportent. Long. de la ville, 28. 7. latit. 45. 36.

Bonfadio, (Jacques) né dans cette ville, fut nommé historiographe de la république de Gènes, qui lui assigna une bonne pension pour cette charge. Il mit au jour les cinq premiers livres des annales de cet état ; mais il y parla si satyriquement de quelques illustres familles génoises, qu’elles en furent vivement irritées. On fit des recherches sur la vie de l’auteur, & on le trouva coupable d’un crime qu’il faut taire, & pour lequel il eut la tête tranchée en 1551. Manuce reconnoît que Bonfadio écrivoit également bien en latin & en italien, romano eloquio & etrusco præcellens. On a de lui des poésies dans ces deux langues. (D. J.)