L’Encyclopédie/1re édition/SÉSAME

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SÉSAME, s. m. (Botan.) suivant Linnæus, le calice de ce genre de plante est monopétale, divisé en cing segmens : la fleur est aussi monopétale, en forme de cloche, & découpée en cinq parties dont l’une est beaucoup plus longue que les autres ; les étamines sont quatre filets plus courts que la fleur ; leurs bossettes sont oblongues, droites & pointues ; le germe du pistil est ovale & rude ; le stile est un filet ; le stigma est en forme de lance, divisé en deux ; le fruit est une capsule oblongue à quatre loges qui contiennent quantité de semences ovoïdes. Linnæi gen. plant. p. 293

Tournefort met cette plante parmi les digitales, & l’appellent digitalis orientalis sesamum dicta, I. R. H. 164 Sa racine est annuelle ; son calice part des ailes des fleurs, presque sans pellicules ; il est petit, & divisé en cinq segmens longs & foibles ; sa fleur est monopétale ; son ovaire est en silique, tétragonal, oblong, divisé en quatre cellules, pleines de semences qu’on peut manger. Elles sont modérément humectantes, émollientes, parégoriques, visqueuses, grasses, & par conséquent empiastiques.

Les Egyptiens se servent beaucoup de sesame, tant en alimens qu’en remede, parce qu’il croît promptement, & qu’il précede les autres fruits après les inondations du Nil ; il récompense bien ceux qui le cultivent de leurs travaux par la quantité de siliques qu’il donne. Parkinson prétend que le sésame croît de lui-même aux Indes orientales, mais qu’on le cultive en Egypte, en Syrie, en Grece, en Crete & en Sicile. Les Arabes usent fréquemment dans leurs mets de l’huile exprimée de la graine de sésame. Il est vraissemblable que notre sésame n’est point celui des anciens ; car les vertus que Dioscoride lui attribue, ne conviennent point au nôtre. (D. J.)