L’Encyclopédie/1re édition/ROCHE-FOUCAUD, la

ROCHE-FOUCAUD, la, (Géog. mod.) petite ville de France, dans l’Angoumois, sur la Tardouere, à 6 lieues au nord-ouest d’Angoulême, avec titre de duché-pairie, érigée en 1622, & dont quatre baronnies dépendent. Il y a dans cette petite ville une église collégiale, & un couvent de carmes. Long. 18. 3. lat. 45. 43.

MM. de Daillon (Benjamin & Jacques), issus de l’ancienne famille des comtes du Lude, naquirent tous les deux dans la petite ville de la Roche-foucaud, & le premier fut ministre d’une église calviniste qui y étoit alors ; mais après la révocation de l’édit de Nantes, il passa, de même que son frere, en Angleterre, où ils moururent l’un & l’autre dans un âge fort avancé. M. Benjamin de Daillon étoit un homme de savoir & de mérite. Il avoit un sentiment particulier touchant les diables, soutenant qu’il n’y en avoit qu’un seul, & que l’Ecriture ne parle jamais du diable, que comme d’un être unique. Il prétendoit en conséquence que les esprits impurs que Jesus-Christ chassoit, étoient des maladies, & que l’Ecriture leur donne le nom d’esprits ou de démons, pour s’accommoder au langage de ce tems-là, ces maladies étant déifiées, ou regardées comme des démons ou des divinités parmi les payens.

M. Jacques de Daillon adopta le même sentiment de son frere ; & voulant le défendre par écrit, il publia en 1723, un ouvrage in-8°. en anglois, intitulé Δαιμονολογία, or a treatise, &c. c’est-à-dire, Démonologie, ou traité des esprits, dans lequel on explique plusieurs passages de l’Ecriture contre les erreurs vulgaires touchant les sorciers, les apparitions, &c. avec un appendice contre la possibilité de la magie, de la sorcellerie & du sortilege. (D. J.)