L’Encyclopédie/1re édition/RENDAGE

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RENDAGE, s. m. (Jurisprud.) signifie ce que l’on rend de quelque chose au seigneur ou maître, le profit qu’il en retire.

Par exemple, en fait de monnoie, le droit de rendage de chaque ouvrage comprend le droit de seigneuriage dû au roi, & le brassage du maître de la monnoie, qui lui est accordé par les ordonnances sur chaque marc. Voyez l’article suivant.

Rendage se prend aussi pour la ferme, profit & revenu que l’on retire d’un héritage ; ainsi dans la coutume de Liege les rentes créées par rendage sont les rentes foncieres réservées lors de l’aliénation du fonds. Voyez le gloss. de M. de Lauriere au mot rendage. (A)

Rendage, s. m. (Monnoyage.) ce mot signifie ce que les especes, quand elles sont fabriquées, rendent à cause de l’alliage qu’on y mêle, au-dessus du véritable prix de l’or & de l’argent avant ce mélange ; le rendage comprend également le droit de seigneuriage dû au souverain sur les monnoies, & le droit de brassage accordé aux maîtres des monnoies pour les frais de la fabrication.

Rendage se dit aussi de ce qu’il faut que les officiers des monnoies rendent au roi pour le défaut des monnoies mal fabriquées. Le rendage du marc d’or est 10 liv. 10 sols, savoir 7 liv. 10 sols pour le seigneuriage, & 3 liv. pour le brassage. Le rendage d’un marc d’argent est de 28 sols , savoir 10 pour le seigneuriage, & 18 sols pour le brassage. (D. J.)