L’Encyclopédie/1re édition/POUSSER

POUSSER, v. act. (Gram.) faire effort contre quelque chose pour le déplacer. Ce verbe a un grand nombre d’acceptions différentes. On est poussé dans la foule. On pousse une chaise qui nous gêne. On pousse fortement une balle. On pousse un cheval. On pousse son travail, ses conquêtes. On se pousse dans le monde. On pousse à-bout un homme par de bons & de mauvais raisonnemens. On pousse des cris & des vœux, &c.

Pousser, v. act. (Archit.) on dit qu’un mur pousse au vuide, lorsqu’il boucle ou fait ventre.

Pousser à la main ; c’est couper les ouvrages de plâtre faits à la main, & qui ne sont pas traînés, & tailler des moulures sur de la pierre dure.

Pousser est aussi un terme de menuiserie ; & on entend par-là travailler à la main des balustres, moulures, &c. (D. J.)

Pousser, v. act. terme de Doreur sur cuir ; on dit en terme de doreur sur cuir, & de doreur-relieur, pousser les filets, pousser des nervures, &c. pour signifier, former sur le cuir ces sortes d’ornemens, en y appliquant de l’or en feuilles par le moyen de petits fers à dorer.

Pousser au trou, v. n. terme de Carrier ; c’est conduire la pierre sur les boules ou rouleaux jusqu’au-dessous du trou où l’on doit la brider avec le cable & son crochet, pour la tirer ensuite sur la forme de la carriere par le moyen de la roue & de son arbre.

Pousser, (Maréc.) se dit du cheval qui a la pousse, voyez Pousse.

Pousser son cheval, se dit du cavalier qui presse son cheval au galop, & le fait aller très-vîte. Pousser ses dents, c’est la même chose que mettre ses dents, voyez Mettre.

Pousser, (Marine.) pousser & porter se disent du vent. Nous fîmes route par la baie avec la brise de l’est qui nous poussa.

Pousser, voyez Barre de gouvernail. Pousser un bateau avec le croc ou la gaffe.

Pousser, en terme de Piqueur en tabatiere, c’est garnir des étuis de clous d’argent, ou autre matiere par le moyen du poussoir.