L’Encyclopédie/1re édition/PORTUS

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PORTUS, (Hist. nat.) nom qu’on a donné à une pierre précieuse blanche, mais moins éclatante que la perle.

Portus, (Géog. anc.) ville d’Italie à l’embouchure du Tibre, & à cent vingt-six stades de Rome, selon Procope, Gothicor, l. I. chap. 26. L’itinéraire d’Antonin l’appelle le port de la ville d’Auguste. Xiphilin, in severo, la nomme le port d’Auguste, il falloit dire le port de Claude ; & Cassiodore, Variar, l. VII. lui donne le nom de port de la ville de Rome. Ortelius dit qu’un ancien commentateur de Juvenal écrit, que l’empereur Trajan répara ce port, le rendit beaucoup plus sûr pour les vaisseaux, & lui donna son nom. Ortelius ajoute, que ce commentateur appelle ce port Tyrrhenum pharon, à cause d’un phare qui étoit à l’entrée. Ce lieu a conservé son ancien nom. On le nomme encore présentement Porto. (D. J.)

Portus Annibalis, (Géog. anc.) ville de la Lusitanie, selon Pomponius Mela, l. III. chap. 1. Quelques-uns prétendent que c’est aujourd’hui Alvor, bourgade de Portugal ; & d’autres disent, villa nova di Porti-Mahon, deux lieux voisins l’un de l’autre, sur la côte méridionale de l’Algarve.

Portus Herculis, (Géog. anc.) nom d’un port d’Italie dans l’Etrurie, selon Strabon, l. VI, p. 256 ; c’est aujourd’hui porto Hercole ; c’est encore un port de la Ligurie, selon Ptolomée, l. III. chap. 1 ; il se nomme aussi dans Strabon, portus Monocœi, aujourd’hui Monaco.

Portus Julius, (Géog. anc.) port d’Italie dans la Campanie, selon Suétone, in Augusto, qui dit qu’Auguste bâtit ce port près de Bayes, en faisant entrer la mer dans le lac Lucrin, & dans le lac Averne. Virgile le décrit dans ces beaux vers.

Lucrinoque addita claustra,
Atque indignatum magnis stridoribus æquor
Julia quâ ponto longè sonat unda refuso.

Portus magnus, (Géog. anc.) 1°. port de la Boetie ; on le nommoit aussi le port profond, à ce que nous apprend Strabon, l. IX. p. 403, qui le place entre les villes Oropus & Aulis : 2°. Portus magnus, port de l’Espagne Bétique, selon Ptolomée, l. II. chap. iv. qui le place sur la mer d’Ibérie, entre Adara & le promontoire de Charideme ; quelques-uns veulent que ce soit présentement Almeria : 3°. Portus magnus, est un port de l’Afrique, que Strabon, l. XVII. p. 832, place entre Césarée & Triton. Il ajoute qu’on le nommoit aussi Sarda ; 4°. Portus magnus, est encore le nom d’un port de la Mauritanie césarienne. Le P. Hardouin croit que c’est présentement Melilla. Mercator, Marmol & Gonmez, disent que le nom moderne est Marzachibir, qui signifie la même chose que Portus magnus ; 5°. Portus magnus, est un port de la grande Bretagne ; il étoit, selon Ptolomée, l. II. chap. 3, sur la côte méridionale de l’île, entre l’embouchure du fleuve Alaunius, & celle du Trisanton. Ortelius, qui cite Hamfredus, dit que c’est aujourd’hui Portsmouth. (D. J.)

Portus Mauritius, (Géog. anc.) ville de la Ligurie sur la côte de la mer. Ce port a conservé son ancien nom ; car on l’appelle présentement Porto Moriso.

Portus Monoeci, (Géog. anc.) ville de la Ligurie, selon Strabon, l. IV. p. 201, & Ptolomée, l. III. chap. 1. On convient assez généralement que c’est présentement la ville de Monaco. Tacite, hist. l. III. & Pline, l. III. c. v. disent portus Herculis Monoeci.

Portus Orestis, (Géog. anc.) On est fort peu d’accord sur la situation de ce port. Bari prétend que Portus Orestis s’appelle aujourd’hui Ravogoso ; car, dit-il, c’est le seul endroit où Oreste pouvoit se purifier, suivant l’oracle, c’est-à-dire, où sept fleuves mêloient leurs eaux ensemble, & cette conjecture paroît assez bien fondée. Quoi qu’il en soit, ce port ne devoit pas être loin du Métaurius dans la Calabre citérieure, sur la mer Tyrrhénienne.

Portus Veneris, (Géog. anc.) port de la Gaule narbonnoise, selon Pomponius Mela, l. II. chap. v. qui dit que ce port étoit célebre par un temple de Vénus ; 2°. Portus Veneris étoit un port de la Ligurie à trente milles de Ségesta ; 3°. Portus Veneris, Porto Venere, port d’Italie dans l’état de Gènes, sur la gauche, en entrant dans le golfe de la Specia. (D. J.)