L’Encyclopédie/1re édition/POECILE, le

POECILÉ  ►

PŒCILE, le, (Antiquit. d’Athènes.) De tant de différens portiques ou galeries couvertes qui embellissoient la ville d’Athènes, celui-ci étoit le plus considérable ; & pour le distinguer des autres on le nommoit tout court le portique par excellence ; auparavant on l’appelloit Pisannetios. Pendant la splendeur d’Athènes, les premiers peintres de la Grece avoient représenté à l’envi dans ce portique les actions mémorables des grands capitaines de la république ; & l’artiste que les auteurs grecs ont tant vanté, le célebre Polygnote, y fit des chefs-d’œuvre dont il ne voulut point de récompense. Mais si l’on en croit les Savans, la réputation du portique lui est venue du philosophe Zénon, qui y établit l’école des stoïciens ; car, ajoutent-ils, le mot grec stoa, d’où s’est formé celui de stoïciens, signifie un portique. Outre le pœcile, il y avoit hors d’Athènes quantité d’autres portiques qui servoient de promenades ou de rendez-vous aux beautés effrontées, au point, dit Lucien dans ses dialoges, que sur les colonnes qui ornoient ces portiques, on n’y voyoit que leurs noms & ceux de leurs amans entrelacés ensemble. (D. J.)