L’Encyclopédie/1re édition/PHARMACOPOLA

PHARMACOPOLA, (Lang. latine.) Le mot de pharmacopola, ne désigne pas chez les Latins nos pharmacopoles, nos apothicaires d’aujourd’hui : il se dit également chez eux des pharmaciens, des droguistes, des épiciers & des parfumeurs. Il est synonyme à unguentarius, μυρεψὸς, vendeurs de drogues & de parfums, autant de gens qui étoient ordinairement de la bande des débauchés, parce qu’outre les parfums qu’ils fournissoient, ils donnoient aussi des drogues pour faire avorter, & pour empêcher les grossesses. En Grece il étoit défendu par une loi de Solon, qu’aucun citoyen d’Athènes exerçât cet art ; & Séneque nous apprend que tous les parfumeurs, pharmacopolæ, furent chassés de Lacédémone. Ils n’étoient pas moins méprisés à Rome qu’en Grece : c’est pourquoi Horace les range avec les joueurs de flûtes, les porteurs de besace, les bâteleuses, les danseurs, &c. satyr. 2. liv. I. vers 1.

Ambubajarum collegia, Pharmacopolæ,
Mendici, mimi, balatrones, hoc genus omne
Mæstum ac sollicitum est, cantoris morte Tigelli.

Le musicien Tigellius est mort. Les joueuses de flûtes, les parfumeurs, les portes-besaces, les bâteleurs, & toute la canaille de même espece en sont en deuil. (D. J.)