L’Encyclopédie/1re édition/PESSINUNTE

◄  PESSEAU
PEST  ►

PESSINUNTE, (Géog. anc.) Pessinus, ville des Galates Tolistoboies, ou Tolistoboges, dont elle étoit la métropole, selon Pline, liv. V. chap. xxxij. Strabon dit que le fleuve Sangarius couloit auprès de cette ville.

Elle étoit célebre par son temple dédié à Cybèle, & par la statue naturelle de cette divinité qui étoit tombée du ciel ; c’étoit une pierre noire qu’on gardoit précieusement à Pessinunte ; mais Rome étant affligée de maladies populaires, & d’autres calamités publiques, envoya aux Pessinuntins une ambassade, pour leur demander cette statue de Cybèle. Ses prêtres, avec tout l’attirail du culte de la divinité, vinrent eux-mêmes la remettre aux Romains. On chargea la vestale Clodia de cette pierre mystérieuse, qui fut portée en procession au-travers de la ville de Rome.

La fête ordonnée pour Cybèle à ce sujet, se renouvelloit tous les ans, & on alloit laver sa statue dans le petit fleuve Almon. Ovide nous apprend cette derniere particularité.

Est locus in Tiberim quâ lubricus influit Almo,
Et nomen magno perdit in amne minor.
Illîc purpureâ canus cum veste sacerdos
Almonis dominam sacraque lavat aquis.

Denys d’Halicarnasse, qui raconte en détail l’histoire de cette translation de Cybèle, remarque que Scipion Nasica étoit le chef de l’ambassade des Romains.

Quant à ce qui regarde Pessinunte, nous savons seulement que dans la suite des tems, cette ville devint une métropole ecclésiastique ; du moins c’est le titre que lui donne la notice de l’empereur Andronic, Paléologue le vieux. (D. J.)