L’Encyclopédie/1re édition/PELLENE

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PELLENE ou Pelline, (Géog. anc.) ville du Péloponnese située dans l’Achaïe. Elle étoit célebre par la fabrique de certaines robes (χλαινῶν lænarum) si chaudes, que Pindare les appelle un doux remede contre les vents froids, ψυχρᾶν εὐδιανὸν φάρμακον αὐρᾶν. Les laines de cette ville étoient si estimées, dit Pollux, qu’on en faisoit des robes que l’on proposoit pour prix dans divers jeux publiques. Cette ville étoit à 60 stades du golfe de Corinthe. Un disciple d’Aristote nommé Dicéarque, natif de Messene, mathématicien, historien & philosophe, en avoit décrit le gouvernement, conjointement avec celui d’Athènes & de Corinthe. (D. J.)

Pelléné, (Géog. anc.) ancienne ville des Spartiates, appellée aujourd’hui Macropoulo. C’étoit proche cette ville que l’on avoit construit l’aqueduc de Sparte sur une hauteur, près du fleuve Eurotas, & dont on voit encore des restes. L’eau couloit à fleur de terre dans des canaux, jusqu’au vallon distant de Sparte d’environ une lieue, ou se trouve un torrent au-dessus duquel l’aqueduc s’éleve en arcades de pierres de taille, plus hautes & plus larges que celles des deux aqueducs d’Athènes. Les arcades joignent ensemble deux éminences d’où les eaux entroient autrefois dans une galerie souterraine, pour se rendre ensuite près de la ville dans un réservoir qui est aujourd’hui à découvert ; ce réservoir forme une vaste piece quarrée, pavée de petits cailloux qui étoient joints avec un ciment aussi dur que le caillou même. Du réservoir l’eau passoit dans la ville, & entroit dans un autre aqueduc compose de cent petites arcades voisines : celui-là prenoit ses eaux à deux lieues & demie, dans deux canaux de trois piés de large, sur un pié de profondeur, qui se remplissoient par des saignées qu’on avoit faites au knasseus & au tisoa. Mem. des Inseript. tom. XV. (D. J.)