L’Encyclopédie/1re édition/PAUSE

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PAUSE, s. f. (Gramm.) cessation d’action, ou repos momentané. On fait une pause en parlant, en lisant & en travaillant à quoi que ce soit.

Pauses, s. m. pl. (Marine.) ce sont des bateaux fort larges & fort longs, dont les étrangers se servent à Arcangel en Moscovie, pour porter les marchandises à bord.

Pause, en Musique, est un intervalle de tems qui se doit passer en silence. Voyez Silence, Tacet.

Le nom de pause peut s’appliquer à des silences de différentes durées ; mais communément il s’entend de la valeur d’une mesure pleine.

La pause se marque par un demi-bâton, qui partant d’une des lignes de la portée, descend jusqu’à la moitié de l’espace compris entre cette ligne & la ligne qui est immédiatement au-dessous. Quand on a plusieurs pauses à marquer, alors on doit se servir des figures dont j’ai parlé au mot Baton.

A l’égard de la demi-pause, qui vaut une blanche ou la moitié d’une mesure à quatre tems, elle se marque comme la pause entiere, à la différence que la pause tient à une ligne par le haut, & que la demi-pause y tient par le bas. Voyez la figure de l’une & de l’autre, Pl. de Musique.

Il faut remarquer que la pause vaut toujours une mesure juste, dans quelque espece de mesure qu’on soit ; au lieu que la demi-pause a une valeur fixe & invariable, qui est la blanche ; de sorte que dans toute mesure qui vaut plus ou moins d’une ronde ou de deux blanches, on ne doit point se servir de la demi-pause pour marquer une demi-mesure, mais des autres silences qui en expriment la juste valeur. Voyez Silence, Soupir, Demi-soupir, &c.

Quant à cette autre espece de pause connue dans nos anciennes musiques sous le nom de pauses initiales, parce qu’elles ne se plaçoient jamais qu’immédiatement après la clé, & qui servoient non à exprimer des silences, mais à déterminer le mode ; ce nom de pause ne leur fut donné qu’abusivement & mal-à-propos. Voyez Baton, Mode. (S)

Pause, en terme de Batteur d’or, est proprement le tems qu’on emploie à battre l’or suffisamment pour le retirer d’un outil, apparemment parce que l’ouvrier est censé avoir frappé sans relâche.