L’Encyclopédie/1re édition/PASSANT

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PASSANT, adj. on dit un lieu passant, une rue passante, lorsqu’on y passe beaucoup ; un passant, de celui qui passe ou dans une rue, ou sur une route, ou dans une ville. Voyez Passer. Passant se prend aussi substantivement. Un passant est celui qui passe. M. Piron a employé dans son épitaphe le mot passant & comme participe, & comme substantif.

Ami passant, qui desirez connoître
Ce que je fus. Je ne voulus rien être.

Je vécus nul ; & certes je fis bien.
Car après tout bien fou qui se propose,
De rien venu, s’en retournant à rien,
D’être en passant ici bas quelque chose.

PASSANT, en Blason, est un terme qui s’applique à un animal qui paroît marcher doucement, ou bien c’est l’attitude ordinaire des animaux terrestres. Voyez Contre-passant.

Ainsi nous disons, il porte de gueule à deux lions passant sur un autre. Pour la plûpart des animaux, excepté le lion, on se sert ordinairement du terme rampant au lieu de passant. Merinville, en Languedoc, de gueules à deux lions passant l’un sur l’autre.

Passant, en terme de Bottier ; c’est un morceau de cuir d’environ un pouce de long, un peu plus large par le bout qui n’est point attaché à la tige, que par l’autre, & fendu au milieu dans presque toute sa longueur. On en coud plusieurs le long d’une bottine, & on les passe les uns dans les autres après les avoir passés dans les bouffonnieres de la tige. Voyez Pl. du Bottier.