L’Encyclopédie/1re édition/PARTIR

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PARTIR, v. n. (Gram.) Ce verbe, relatif à la translation d’un lieu fixé dans un autre, a un grand nombre d’acceptions. Ainsi l’on dit, les couriers partent à différens jours & à différentes heures, selon les différens lieux de leur destination. J’estime peu la vie, je ne crains ni la mort ni ses suites : je suis toujours prêt à partir. Cet homme part de la main, il n’y a qu’à lui faire signe. Lâchez la bride à ce cheval, & il partira sur le champ. Il prend son fusil, le coup part, & l’homme est mort. Toutes ces idées partent d’un cerveau creux. Cet ouvrier ne laisse pas partir son ouvrage de son attelier qu’il ne soit parfait, ni ce commerçant la marchandise de sa boutique qu’elle ne soit bien payée. Partez, dit le maître en fait-d’armes à son écolier. Le carrier qui sépare la pierre avec le marteau & le coin, la fait partir du coup qui la fend. Ils ont toujours maille à partir, ou ils se querellent pour des riens. Partir en Blason, voyez Parti.

Ce cheval a le partir prompt, il a de la grace au partir. Ces musiciens ne sont pas partis ensemble, & cela a fait un très-mauvais effet. Il y a eu un tems où lorsqu’il arrivoit à nos Musiciens de partir à tems, & de rencontrer l’accord, c’étoit un hasard si heureux, qu’ils en étoient tout émerveillés.