L’Encyclopédie/1re édition/PARENTHESE

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PARENTHESE, s. f. on donne le nom de parenthese à une proposition isolée, qui est insérée dans une autre dont elle interrompt la suite, voyez Hyperbate, n°. 3. Je rapporterai ici un trait de l’oraison funebre de Henri de Bourbon, prince de Condé, part. III. par le P. Bourdaloue : on y verra une parenthese courte, vive, utile, & tenant au fond de la matiere, quoique détachée de la constitution méchanique & analytique du discours principal où elle est insérée. On ne doit se les permettre que de la même maniere. « C’étoit, dit l’orateur, un homme solide, dont toutes les vûes alloient au bien, qui ne se cherchoit point lui-même, & qui se seroit fait un crime d’envisager dans les désordres de l’état sa considération particuliere (maxime si ordinaire aux grands) ; qui ne vouloit entrer dans les affaires que pour les finir, dans les mouvemens de division & de discorde que pour les calmer, dans les intrigues & les cabales de la cour que pour les dissiper ».

On donne encore le nom de parenthese aux deux crochets dont on se sert pour marquer la phrase intervenue dans le discours principal, tels qu’on les voit avant & après les mots ci-dessus (maxime si ordinaire aux grands). Le premier crochet se nomme la parenthese ouverte ; le second, la parenthese fermée. B. E. R. M.