L’Encyclopédie/1re édition/PANSEMENT

PANSEMENT, s. m. PANSER, v. act. terme relatifs à la Chirurgie ; application d’un appareil propre à maintenir une partie en situation, & à contenir les remedes qui lui sont convenables. Voyez Appareil.

Les regles générales qu’il faut observer en appliquant les appareils, se réduisent à panser doucement, pour exciter le moins de douleur qu’il est possible ; mollement, c’est-à-dire en n’introduisant point sans nécessité dans les plaies, des tentes, des bourdonnets & autres corps dilatans, dont l’application empêche la réunion & peut occasionner plusieurs autres accidens. Voyez Bourdonnets.

La troisieme regle prescrit de panser promptement, pour ne pas laisser la partie trop long-tems exposée aux injures de l’air, dont l’impression peut coaguler les sucs & retrécir le diametre des vaisseaux. Il faut pour cette raison, fermer les rideaux du lit du malade pendant qu’on le panse, & tenir auprès de lui du feu dans un réchau.

Nous allons rapporter, d’après M. de la Faye, ce qu’il dit dans ses principes de Chirurgie, sur la maniere dont on doit exécuter ces regles… On met d’abord le malade & la partie malade dans une situation commode, pour lui & pour le chirurgien ; on leve les bandes ou bandages & les compresses, sans remuer la partie ; quand le pus ou le sang les ont collés à la partie, on les imbibe d’eau tiéde ou de quelqu’autre liqueur pour les détacher ; si c’est une plaie qu’on panse, on en nettoye les bords avec la feuille de myrthe & avec un petit linge ; on ôte ensuite les plumaceaux, les bourdonnets & les tentes avec les pincettes ; on essuie légerement la plaie avec une fausse tente ou un bourdonnet mollet, ou du linge fin, pour ne causer que le moins de douleur qu’il est possible, & pour ne point emporter les sucs nourriciers ; on a toujours soin de tenir sur la partie ou sur l’ulcère un linge pour les garantir des impressions de l’air ; on fait les injections, les lotions, les fomentations nécessaires ; on applique ensuite le plus doucement, le plus mollement & le plus promptement qu’il est possible, un appareil nouveau, couvert des médicamens convenables ; on fait ensuite le bandage approprié. Voyez Bandage.

Les intervalles qu’on doit mettre entre les pansemens doivent être déterminés par l’espece de la maladie, par son état, par les accidens auxquels il faut remédier, & par la nature des médicamens appliqués.

Le premier pansement ou la levée du premier appareil, ne doit se faire à la suite des grandes opérations, qu’après trois ou quatre jours ; à moins que quelque accident, une hémorragie par exemple, n’oblige à le faire plutôt. Ce premier pansement seroit fort douloureux, si l’on n’attendoit pas que l’appareil, humecté par le suintement ichoreux qui précede la suppuration, puisse se détacher aisément. On panse ordinairement les ulcères tous les vingt-quatre heures, lorsqu’ils sont en bonne suppuration ; si le pus étoit de mauvaise qualité ou s’il se formoit en trop grande abondance, il seroit à-propos de multiplier les pansemens. Dans les plaies simples, les fractures, les hernies, les luxations où la nature doit agir avec tranquillité, il faut panser rarement ; il ne faut pas que le chirurgien qui est l’aide & le ministre de la nature, vienne la troubler dans ses opérations par une curiosité mal placée. Les tumeurs & autres maladies sur lesquelles on applique des cataplasmes doivent être panses fréquemment, afin de renouveller les médicamens, qui s’alterent ou se corrompent plus ou moins promptement, suivant leur nature. Les maladies qui n’exigent que des fomentations, ne doivent être découvertes des compresses qui les enveloppent, que pour voir les progrès ou la diminution des accidens : dans ce cas, on renouvelle souvent les fomentations, mais on ne touche point chaque fois à l’appareil, puisqu’il suffit d’entretenir la partie chaude & humide ; la fomentation ayant l’usage d’un bain local. Voyez Fomentation.

L’académie royale de Chirurgie avoit proposé pour le prix qu’elle distribueroit en 1734, de déterminer dans chaque genre de maladies chirurgicales, les cas où il convient de penser fréquemment, & ceux où il convient de panser rarement. On trouve sur cette proposition deux mémoires imprimés dans le premier tome des pieces qui ont concouru pour le prix de l’académie royale de Chirurgie, publié en 1753. (Y)

Pansemens, (Maréchallerie.) c’est le soin qu’on a des chevaux, pour leurs besoins & leur propreté.