L’Encyclopédie/1re édition/PANIC

PANICAULT  ►

PANIC, s. m. (Botan.) Linnæus caractérise ainsi le panic, dont il fait un genre distinct de plante graminée. Le calice est composé de plusieurs feuilles, & contient une seule fleur ; les feuilles sont chevelues & inégales dans leurs insertions. La base est formée de deux battans ovales, pointus & très-petits ; la fleur est aussi formée de deux valvules ovales & pointues : les étamines sont trois courts filets capillaires ; les bossettes des étamines sont oblongues, le germe du pistil est arrondi, les stiles sont au nombre de deux très-déliés ; la fleur environne la graine, & ne s’ouvre jamais pour la laisser sortir : la graine est unique, arrondie, & en quelque maniere applatie.

On compte neuf especes de panic ou panis, la plus commune est le panic d’Allemagne, panicum Germanicum, de C. B. P. 27, & I. R. H. 515. Sa racine est forte & fibreuse : elle pousse plusieurs tiges ordinairement à la hauteur de 2 coudées, & plus dans un bon terrein, rondes, solides, garnies de plusieurs nœuds. Ces tiges diminuent insensiblement de grosseur, & leurs sommités viennent à pancher languissamment. Ses feuilles sortent des nœuds, sont arondinacées, plus rudes & plus pointues que celles du millet, plus larges que celles du froment. Au sommet de la tige, est un épi long de 8 à 10 pouces, rond, gros, non divisé comme dans le millet, mais compacte & serré ; composé de grains plus nombreux, mais plus petits que ceux du millet, plus ronds, luisans, enveloppés de follicules blancs, jaunâtres ou purpurins. Dioscoride & Galien ont beaucoup parlé du panic. Les Grecs le nommoient ἐλυμός & μελινη ; on s’en nourrit en Hongrie & en Bohème, où l’on fait de sa semence mondée des bouillies, des gâteaux & d’autres alimens.

On séme cette plante dans les champs en Allemagne & en Italie : elle demande une terre légere & sablonneuse, & pourtant humide. (D. J.)