L’Encyclopédie/1re édition/ORION

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ORION, s. m. (Astron.) c’est le nom qu’on donne dans l’Astronomie à une constellation de l’hémisphere austral. Voyez Constellation. Les anciens croyoient que cette constellation excitoit les tempêtes lorsqu’elle se levoit, assurgens nimbosus orion ; aujourd’hui on est revenu de cette erreur, & on ne croit plus à l’effet des constellations, ni à celui des étoiles. Voyez Canicule & Caniculaires.

Les étoiles de la constellation d’orion sont au nombre de 37 dans le catalogue de Ptolémée, de 62 dans celui de Tycho, & de 80 dans celui de Flamsteed. (O)

Orion, (Mythologie.) fils de Neptune, & l’un des plus beaux hommes de son tems. Il se rendit fameux par son savoir en astronomie qu’il avoit apprise d’Atlas, par son goût pour la chasse, & par sa mort que les Mythologues attribuent à la main de Diane. Cette déesse affligée d’avoir ôté la vie au bel Orion, obtint de Jupiter qu’il fût placé dans le ciel, où il forme une des plus brillantes constellations composée de 38 étoiles. Comme elle y occupe un grand espace, selon cette expression du poëte Manilius, magni pars maxima cœli, ce phénomene pourroit avoir fourni l’idée de cette taille avantageuse que Virgile donne à Orion, qui marchant au milieu de la mer, avoit sa tête & ses épaules élevées au-dessus des eaux, parce que cette constellation est à moitié sous l’équateur, & l’autre au-dessus.

Les Arabes font dans leurs fables de cette constellation une femme très-délicate, tandis que les Grecs en font un héros vainqueur des bêtes féroces, & qui dans ses galanteries s’étoit rendu redoutable aux sages nymphes, & aux séveres déesses. Diane, dit Hygin, eut peine à se sauver de ses mains ; & lorsqu’il eut été transporté dans le ciel auprès des pleyades, son voisinage parut encore si redoutable à la divine Electra, que ce fut pour échapper à ses poursuites qu’elle abandonna ses sœurs, & s’alla cacher au pole Arctique.

M. Fourmont a donné dans l’acad. des Inscript. tome XIV. in 4°. un mémoire où il rappelle la fable d’Orion, à l’histoire corrompue du patriarche Abraham. Le discours dont je parle est plein d’érudition, mais aussi de conjectures & de suppositions si recherchées, qu’elle ne peut contrebalancer le sentiment de ceux qui pensent que l’ancienne Grece ne tenoit rien des patriarches du peuple de Dieu, & qu’elle ne les connoissoit point. (D. J.)