L’Encyclopédie/1re édition/OREILLONS
OREILLONS, s. m. pl. nom que le vulgaire donne aux tumeurs des parotides, parce qu’elles viennent autour des oreilles. Voyez Parotides.
Les parotides sont ordinairement des tumeurs inflammatoires ou fort dures ; & l’on donne plus particulierement le nom d’oreillons à des engorgemens lymphatiques qui ressemblent plutôt à un œdeme qu’à un phlegmon, & dont le siége paroît plutôt dans le tissu cellulaire qui avoisine la glande maxillaire ou la parotide, qu’attaquer le corps même de ces glandes. Les enfans sont sujets aux oreillons ; c’est la lymphe stagnante qui les produit. Les ptisanes purgatives détournent l’humeur des oreillons naissans. Les cataplasmes résolutifs y sont fort convenables, quand l’embarras cause de la douleur par tension ; la laine imbibée de parties égales d’huiles de lis & de camomille calme & détend : ce topique aidé du régime & des purgatifs suffit communément à la cure des oreillons. J’ai vû une constitution épidémique où après quelques accès de fievre, sans aucun mauvais symptome, il survenoit des oreillons ; ceux qu’on différoit de purger se trouvoient attaqués d’une fluxion sur les testicules par la disposition spontanée des oreillons. Les pilules mercurielles parurent le purgatif le mieux indiqué ; il réussissoit mieux que les autres, & procuroit plus promptement la résolution parfaite des engagemens contre lesquels on les administroit. (Y)
Oreillons, en Architecture, voyez Crossettes & Oreilles.
Oreillons, (Menuiserie.) ce sont des retours aux coins des chambranles de portes ou de croisées ; on les appelle aussi crossettes. (D. J.)
Oreillons ou Orillons, terme de Mégisserie, ce sont les rognures de cuir ou peaux de bœufs, vaches, veaux, moutons, &c. dont on se sert pour faire la colle forte ; on les appelle oreillons, parce que les oreilles de ces animaux se trouvent en quantité parmi ces rognures ; ensorte que le tout a pris sa dénomination d’une partie, ou parce qu’en effet les plus grands morceaux de ces rognures ne le sont pas plus que les oreilles de ces bêtes. (D. J.)