L’Encyclopédie/1re édition/OINDRE

◄  OIGNON
OINGTS  ►

OINDRE, v. act. (Gram.) enduire d’huile ou de quelque autre substance grasse & molle : on oint le papier, le bois, les corps des animaux. Dans le fetichisme, la plus ancienne, la plus étendue, & la premiere de toutes les religions, à les considérer selon leur histoire hypothétique & naturelle, ceux qui prenoient pour fétiche une pierre l’oignoient afin de la reconnoître : de-là vint dans la suite la coutume d’oindre tout ce qui porta sur la terre quelque caractere divin & sacré ; mais avant les prêtres, les rois, & long-tems avant, l’oint fut un morceau de bois pourri, une paille, un roseau, un caillou sans prix, en un mot la plûpart des choses précieuses ou viles, sur lesquelles se portoit l’imagination des hommes, frappée d’admiration, de crainte, d’espoir, ou de respect. On dit de Jesus-Christ, qu’il fut l’oint du Seigneur. Le Seigneur a dit, gardez-vous de toucher à mes oints : ces oints sont les rois, les prêtres, les prophetes.