L’Encyclopédie/1re édition/MANDIL

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MANDIL, s. m. (Hist. mod.) nom d’une espece de bonnet ou turban que portent les Perses. Voyez Bonnet ou Turban. Le mandil se forme premiement en roulant au-tour de la tête une piece de toile blanche, fine, de cinq à six aunes de long, en tournant ensuite sur cela & de la même maniere, une piece de soie ou écharpe de la même longueur, qui souvent est de grand prix. Il faut, pour avoir bonne grace, que l’écharpe soit roulée de telle sorte que ses diverses couleurs, en se rencontrant dans les différens plis, fassent des ondes, comme nous voyons sur le papier marbré. Cet habillement de tête est fort majestueux, mais très pesant ; il met la tête à couvert du grand froid & de l’ardeur excessive du soleil. Les coutelas ne peuvent entamer un mandil : la pluie le gâteroit, si les Perses n’avoient une espece de capuchon de gros drap rouge dont ils couvrent leur mandil dans le mauvais tems. La mode du mandil a un peu changé depuis quelque tems : pendant le regne de Scha-Abba II. le mandil étoit rond par le haut ; du tems de Schà Soliman, on faisoit sortir du milieu du mandil & par-dessus la tête un bout de l’écharpe ; & récemment sous le regne de Scha-hussein, au lieu d’être ramassé, comme auparavant, on l’a porté plissé en rose, les Persans ont trouvé que cette nouvelle forme avoit meilleure grace : & c’est ainsi qu’ils le portent encore.