L’Encyclopédie/1re édition/MADRAS, ou MADRASPATAN

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MADRAS, ou MADRASPATAN, (Géographie.) grande ville des Indes orientales, sur la côte de Coromandel, avec un fort, nommé le fort Saint-Georges. Elle appartient aux Anglois, & est pour la compagnie d’Angleterre, ce que Pondichéry est pour celle de France. On doit la regarder comme la métropole des établissemens de la nation angloise en orient, au-delà de la côte de la Pescherie.

Cette ville s’est considérablement augmentée depuis la ruine de Saint-Thomé, des débris de laquelle elle s’est accrue. On y compte 80 à 100 mille ames. Les impôts que la compagnie d’Angleterre y levoit avant la guerre de 1745, montoient à 50000 pagodes ; la pagode vaut environ 8 shellings, ou 8 livres 10 sols de notre argent.

M. de la Bourdonnaye se rendit maître de Madras en 1746, & en tira une rançon de 5 à 6 millions de France. C’est ce même homme, qu’on traita depuis en criminel, & qui après avoir langui plus de trois ans à la Bastille, eut l’avantage de trouver dans M. de Gennes, célebre avocat, un zélé défenseur de sa conduite ; de sorte qu’il fut déclaré innocent par la commission que le roi nomma pour le juger.

Madras est situé au bord de la mer, dans un terrein très-fertile, à une lieue de Saint-Thomé, 25 de Pondichery. Long. 98. 8. lat. selon le P. Munnaos, 13. 20. (D. J.)