L’Encyclopédie/1re édition/MACIS

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MACIS, s. m. (Bot. exot.) improprement dit fleur de muscade, car c’en est l’enveloppe réticulaire. On lui conserve en latin le même nom indien de macis. Sérapion l’appelle bisbese ; Avicenne besbahe, & Pison bongopala moluccensibus.

C’est une feuille, une enveloppe, qui couvre en maniere de réseau ou de laniere, la noix muscade, & qui est placée sous la premiere écorce. Elle est épaisse, huileuse, membraneuse, & comme cartilagineuse, d’une couleur rougeâtre d’abord, & fort belle ; mais qui dans l’exposition à l’air, devient jaunâtre, d’une odeur aromatique, suave, d’un goût gratieux, aromatique, âcre, & un peu amer.

La compagnie hollandoise fait transporter en Europe, des Indes orientales, le macis séparé des noix muscades, & lorsqu’il est séché. On estime celui qui est récent, fléxible, odorant, huileux, & d’une couleur saffranée. Il a les mêmes vertus que la muscade, excepté qu’il est moins astringent ; mais si l’on en abuse, il dispose les membranes de l’estomac à l’inflammation, par ses parties actives, volatiles & huileuses.

En effet le macis donne encore plus d’huile essentielle & subtile par la distillation, que la muscade.

Celle qui paroît d’abord, est transparente & coulante comme l’eau, d’un goût & d’une odeur admirable ; celle qui vient ensuite est jaunâtre, & la troisieme est roussâtre lorsqu’on presse fortement le feu. Toutes ces huiles sont en même tems si volatiles, que pour en éviter l’évaporation, il faut les garder dans des vaisseaux bouchés hermétiquement. On tire encore du macis par expression, une huile plus épaisse, approchante de la consistance de la graisse, plus subtile néanmoins que l’huile de noix muscade, & plus chere. Voyez la maniere dont on tire ces sortes d’huiles au mot Muscade.

Les Hollandois font un très-grand commerce du macis, & l’estiment plus que la noix. A la vente de la compagnie hollandoise des Indes orientales, chaque cavelin ou lot de macis, est ordinairement d’un boucaut, du poids environ de six cens livres. Son prix est depuis vingt sols jusqu’à vingt & demi sols de gros la livre. (D. J.)

Macis, ou Fleur de Muscade, (Pharmac. & Mat. med.) la drogue connue sous ce nom dans les boutiques est une certaine enveloppe réticulaire, ou plutôt partagée en plusieurs lanieres, épaisse & comme cartilagineuse, huileuse, qui couvre la coque ligneuse de la noix muscade, & qui est placée sous sa premiere écorce. Le macis a une odeur aromatique fort agréable ; un goût gracieux, aromatique, âcre & un peu amer. On nous l’apporte séparé des noix muscades, & lorsqu’il est séché. On estime celui qui est récent, flexible, huileux, très-odorant, & d’une couleur qui approche du saffran. Geoffroy, Mat. méd.

Le macis possede à peu près les mêmes propriétés médicinales que la muscade ; & la Chimie en sépare par l’analyse, des substances très-analogues à celles de ce fruit. Le macis fournit par exemple, comme la muscade, une huile essentielle & une huile par expression. Voyez Muscade.

Il entre dans le plus grand nombre des compositions officinales, alexipharmaques, stomachiques, antispasmodiques, cordiales. Il est employé comme correctif dans les anciens électuaires purgatifs, tels que l’hiéra picra, &c. Voyez Correctif. (b)