L’Encyclopédie/1re édition/LOCRIDE ou LOCRIS

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LOCRIDE ou LOCRIS, (Géogr. anc.) contrée de l’Achaïe ; le Parnasse, selon Strabon, la partageoit en deux parties.

Cellarius, Géog. antiq. l. II. c. xiij. dit que celle qui se trouvoit en-deçà de ce mont, étoit habitée par les Locres ozoles, Locri ozolæ, & bornée par l’Etolie & la Phocide : la partie au-delà du Parnasse s’étendoit vers le détroit des Thermopyles le long de la côte de l’Euripe, vis à-vis de l’Eubée.

Les Locres qui habitoient au-delà du Parnasse étoient divisés en deux peuples ; savoir, les Locres opuntiens, qui demeuroient le long de la mer d’Eubée, & les Locres épicnemidiens qui avoient pris leur nom de la montagne Cnémise, & habitoient les terres qui étoient entre cette montagne & le golfe Méliague.

Ces trois sortes de Locres ou de Locriens avoient chacun leur capitale ; celle des Locres ozoles étoit Amphysse ; celle des Locres opuntiens étoit Opus, d’où ils tiroient leur nom ; & celle des Locres épicnémidiens étoit Cnémide, ainsi nommée de la montagne au pié de laquelle cette ville étoit bâtie.

Ptolomée vous indiquera les autres villes qu’il attribue à chacun de ces peuples. On peut aussi consulter le P. Briet, quoique sa division soit différente de celle de Ptolomée.

Je remarquerai seulement au sujet des Locres ozoles, qu’on les trouve aussi nommés par les anciens Zephirii, c’est-à-dire occidentaux, parce que leur pays s’étendoit à l’occident de la Locride. Il commençoit à Naupactus, aujourd’hui Lépante, & finissoit aux confins de la Phocide. Nous ignorons quel peuple étoient les Locres dont parle Virgile, Æneide l. XI. v. 265. & qu’il place sur le rivage de la Lybie : Lybico ve habitantes littore Locros ; c’étoit peut-être des Locres ozoles qui furent jettés par la tempête sur cette côte. (D. J.)