L’Encyclopédie/1re édition/LIONS

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LIONS, (Géogr.) en latin moderne, Leonium, petite ville de France dans la haute Normandie, entre le Vexin normand & le pays de Bray, dans une forêt dite la forêt de Lions, sur le penchant d’un coteau, à quatre lieues de Gournay, & six à sept de Rouen. Long. 19. 10. lat. 46. 25.

Benserade (Isaac de), nâquit à Lions en 1612. Sa famille & son véritable nom ne paroissent pas trop connus. Il vint jeune à la cour, & s’y donna pour parent du cardinal de Richelieu, ce qui pouvoit bien être. Ce qu’il y a de sûr, c’est qu’il en eut une pension, & qu’il trouva le secret d’en augmenter la somme sous le cardinal Mazarin, jusqu’à douze mille livres de ce tems-là, ce qui seroit vingt-quatre mille livres du nôtre. Il dut principalement sa réputation aux vers qu’il composa pour les ballets du Roi, & fut reçû de l’académie françoise en 1674 ; mais ses métamorphoses d’Ovide en rondeaux furent l’écueil de sa gloire. Comme on lui donnoit beaucoup d’esprit, on a beaucoup vanté ses bons mots ; cependant si nous en jugeons par quelques-uns de ceux qu’on nous a conservés, nous avons lieu de penser que Benserade n’étoit pas meilleur plaisant que bon poëte. Il mourut presque octogénaire en 1690, d’une saignée qu’on lui fit pour le préparer à l’opération de la taille. Le chirurgien lui piqua l’artere ; dirai-je dans cette conjoncture, heureusement ou malheureusement ? (D. J.)