L’Encyclopédie/1re édition/LIBURNE

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LIBURNE, s. m. Liburnus, (Hist. rom.) huissier qui appelloit les causes qu’on devoit plaider dans le barreau de Rome ; c’est ce que nous apprenons de Martial qui tâche de détourner Fabianus, homme de bien, mais pauvre, du dessein de venir à Rome où les mœurs étoient perdues ; procùl horridus liburnus ; & Juvenal dans sa quatrieme Satyre,

Primus, clamante liburno,
Currite, jàm sedit.

L’empereur Antonin décida dans la loi VII. ff. de integ. restit. que celui qui a été condamné par défaut, doit être écouté, s’il se présente avant la fin de l’audience, parce qu’on présume qu’il n’a pas entendu la voix de l’huissier, liburni. Il ne faut donc pas traduire liburnus par crieur public, comme ont fait la plûpart de nos auteurs, trop curieux du soin d’appliquer tous les usages aux nôtres. (D. J.)

Liburne, s. f. (Arch. nav.) liburna dans Horace, liburnica dans Suetone & dans Lucain ; sorte de frégate légere, de galiote, ou de brigantin à voiles & à rames, qu’employoient les Liburniens pour courir les îles de la mer Ionienne. Suidas dit que les liburnes servoient beaucoup en guerre pour des pirateries, à cause qu’elles étoient bonnes voilieres. La flotte d’Octave en avoit un grand nombre qui lui furent très-utiles à la bataille d’Actium. Végece prétend qu’elles étoient de différentes grandeurs, depuis un rameur jusqu’à cinq sur chaque rame ; mais nous ne comprenons rien à la disposition & à l’arrangement de ces rangs de rames, dont plusieurs auteurs ont tâché de nous représenter la combinaison. Il ne s’agit pas ici d’une spéculation stérile, il s’agit d’une exécution pratique. (D. J.)