L’Encyclopédie/1re édition/LIBAN, le

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LIBAN, le, Libanus, (Géog.) montagne célebre d’Asie, aux confins de la Palestine & de la Syrie. Nous ne nous arrêterons point à ce que les anciens géographes disent du Liban & de l’anti-Liban, parce que nos modernes en ont beaucoup mieux connu la situation & l’étendue.

Ils appellent le Liban les plus hautes montagnes de la Syrie ; c’est une chaîne de montagnes qui courent le long du rivage de la mer Méditerranée, du midi au septentrion. Son commencement est vers la ville de Tripoli, & vers le cap rouge ; sa fin est au-delà de Damas, joignant d’autres montagnes de l’Arabie déserte. Cette étendue du couchant à l’orient, est environ sous le 35 degré de latitude.

L’anti-Liban, ainsi nommé à cause de sa situation opposée à celle du Liban, est une autre suite de montagnes qui s’élevent auprès des ruines de Sidon, & vont se terminer à d’autres montagnes du pays des Arabes, vers la Trachonitide, sous le 34 degré.

Chacune de ces montagnes est d’environ cent lieues de circuit, sur une longueur de 35 à 40 lieues, ce qui est facile à comprendre, si on fait réflexion qu’elles occupent un espace fort vaste, en trois provinces qu’on appelloit autrefois la Syrie propre, la Cœlé-Syrie, & la Phénicie, avec une partie de la Palestine.

De cette façon, le Liban & l’anti-Liban pris ensemble, ont à leur midi la Palestine, du côté du nord l’Arménie mineure ; la Mésopotamie ou le Diarbeck, avec partie de l’Arabie déserte, sont à leur orient, & la mer de Syrie du côté du couchant.

Ces deux hautes montagnes sont séparées l’une de l’autre, par une distance assez égale par-tout ; & cette distance forme un petit pays fertile, auquel on donnoit autrefois le nom de Cœlé-Syrie, ou Syrie creuse ; c’est une profonde vallée, presque renfermée de toutes parts. Voyez de plus grands détails dans Relandi Paloestina, les voyages de Maundrell, dans le voyage de Syrie & du mont Liban, par la Roque. Lucien parle d’un temple consacré à Vénus sur le mont Liban, & qu’il avoit été voir. L’empereur Constantin le fit démolir.

Dom Calmet croit que le nom de Liban vient du mot hébreu leban ou laban, qui veut dire blanc, parce que cette chaîne de montagnes est couverte de neige. (D. J.)