L’Encyclopédie/1re édition/JUBÉ

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JUBÉ, s. m. (Théolog.) tribunes élevées dans les églises, & sur-tout dans les anciennes, entre la nef & le chœur, & dans laquelle on monte pour chanter l’épître, l’évangile, lire des leçons, prophéties, &c.

Ce nom lui a, dit-on, été donné, parce que le diacre, soudiacre ou lecteur, avant que de commencer ce qu’il doit chanter ou réciter, demande au célébrant sa bénédiction, en lui adressant ces paroles : jube, Domine, benedicere.

On le nomme en latin ambo, qui vient du grec ἀναϐαίνω, parce qu’en effet on monte au jubé par des degrés pratiqués des deux côtés. D’autres veulent que pour cette raison on le dérive d’ambo, amborum, deux. Etymologie qui paroît bien froide & bien forcée.

C’est à cause de ces degrés qu’on a nommé graduel la partie de la messe qui se chante entre l’épitre & l’évangile. L’évangile se chantoit tout au haut du jubé, & l’épître sur le pénultieme degré.

On voit peu de jubés dans les églises modernes, il y en a même plusieurs anciennes où on les a supprimés. M. Thiers, dans un traité particulier sur les jubés, a regardé cette suppression presque comme un sacrilege, & donne le nom singulier d’ambonoclastes, ou briseurs de jubés, à ceux qui les démolissoient, ou qui en permettoient la destruction que la vivacité de son zèle n’a pourtant point empêchée. Voyez Ambon. Voyez aussi nos Pl. d’Archit.