L’Encyclopédie/1re édition/INTERCOSTAL

Briasson, David l’aîné, Le Breton, Durand (Tome 8p. 813-814).

INTERCOSTAL, adj. en anatomie, se dit des nerfs, des muscles & des autres vaisseaux qui sont situés entre les côtes. Voyez Côtes.

Les deux nerfs intercostaux, ou les grands nerfs sympathiques commencent chacun par un filet de la sixieme paire de la moëlle allongée, & par deux filets de la cinquieme. Ils accompagnent la carotide dans le canal osseux de l’apophyse pierreuse de l’os des tempes.

Ces nerfs sont situés tout le long des parties latérales du corps de toutes les vertebres, à la racine de leurs apophyses tranverses. Dès qu’ils sont sortis du crane, ils forment un ganglion, qui est situé tout le long des parties latérales des trois premieres vertebres ; il est fort adhérent au tronc de la huitieme paire par plusieurs filets de communication. Ils communiquent aussi avec la neuvieme & la dixieme paire de la moëlle allongée, avec la premiere, la seconde & la troisieme des paires cervicales, & même avec la branche que la huitieme paire envoie au larinx. Ce ganglion se termine par un cordon fort menu, qui descend sur les muscles fléchisseurs du col, & il est enveloppé dans une espece de gaîne commune avec la jugulaire, enferme l’artere carotide & la huitieme paire de nerfs. Dans ce trajet ce cordon communique avec la troisieme, la quatrieme, la cinquieme & la sixieme paire cervicale.

Le cordon étant vis-à vis la derniere vertebre du col, forme un ganglion, nommé le dernier ganglion cervical ou cervical inférieur. Il est quelquefois double, après quoi le cordon se détourne de dedans en dehors vers la racine de la premiere côte, ou il forme le premier ganglion torachique ou dorsal. Ces deux ganglions communiquent par des branches courtes avec les nerfs vertébraux voisins ; savoir, avec la sixieme & la septieme paire cervicale.

Il part au-dessus du dernier ganglion cervical & au-dessous des filets qui, avec la huitieme paire, forment le plexus pulmonaire & le plexus cardiaque.

Depuis le premier ganglion dorsal, le tronc descend tout le long des côtes proche leurs articulations, & lorsqu’il est parvenu vers la derniere fausse côte, il s’avance plus vers le corps des vertebres. Dans ce trajet il forme entre chaque côte un petit ganglion, qui communique avec le nerf dorsal, voisin depuis la paire moyenne du thorax jusqu’à la derniere vertebre du dos. Le tronc du nerf jette cinq branches obliques vers la derniere partie antérieure des corps des vertebres, dont les quatre premiers viennent ordinairement du cinquieme, sixieme, septieme & huitieme ganglion torachique, & la derniere des ganglions suivans. Ces cinq branches s’unissent & forment un cordon collatéral, qui passe entre la portion latérale du muscle inférieur du diaphragme, auquel il donne quelques filets, & lorsqu’il est parvenu au-dessous, il produit un plexus ganglioforme, nommé plexus semi-lunaire. Ces deux plexus communiquent ensemble, & avec la huitieme paire. Il se forme de leur communication une espece de plexus mitoyen, qui embrasse l’artere cœliaque, & se disperse au mesocolon.

Le ganglion semi-lunaire du côté droit, avec une portion du plexus céliaque & une portion du plexus stomachique, forme le plexus hépatique qui, après avoir communiqué avec le nerf diaphragmatique, se distribue au foie, à la vessicule du fiel, aux canaux biliaires, au duodenum, au pancréas & aux reins succenturiaux.

Le ganglion seulement gauche produit plusieurs rameaux, qui forment le plexus sphérique, lequel communique avec le plexus hépatique au moyen du plexus stomachique, & se distribue à la rate.

Chaque ganglion semi-lunaire fournit plusieurs rameaux, qui joints aux filets des premiers ganglions lombaires, forment le plexus rénal qui se distribue aux reins, dont le droit communique avec le plexus hépathique, & le gauche avec le plexus splénique.

Les deux ganglions semi-lunaires fournissent immédiatement au-dessous du diaphragme, vis-à-vis la derniere vertebre du dos, plusieurs filets qui forment par leur entrelacement le plexus solaire, duquel il part plusieurs filets, qui par leur union avec quelques-uns du plexus hépatique & du plexus rénal, forment le plexus mesentérique supérieur.

Ce plexus jette plusieurs filets qui embrassent l’artere mésentérique inférieure, & forment le plexus méséntérique inférieur ; ces deux plexus se distribuent aux intestins.

Le tronc du nerf intercostal, après avoir fourni ses cinq rameaux, devient plus menu ; étant arrivé à la onzieme vertebre du dos, il s’approche du cordon collatéral, & passe comme lui à-travers la partie latérale du muscle inférieur du diaphragme ; il s’avance vers le corps des vertebres, & reçoit des filets de communication des deux dernieres paires dorsales. Ces deux nerfs viennent gagner la partie antérieure de l’os sacrum, s’approchent l’un de l’autre, & forment à l’extrémité de cet os une communication en forme d’arc renversé ; ils forment dans ce trajet, plusieurs ganglions entre chaque vertebre qui donnent des filets aux parties voisines, & d’autres qui communiquent avec le plexus mésentérique.

De l’union de ces deux nerfs, il en part plusieurs filets qui se distribuent au rectum, au muscle releveur de l’anus, & au muscle du coccix.

Les arteres intercostales sont toutes celles qui sont situées entre les côtes ; la supérieure vient quelquefois de la soûclaviere, d’autres fois de l’aorte inférieure, & elle se distribue ordinairement dans les trois ou quatre espaces des côtes supérieures. Les inférieures viennent du tronc inférieur de la grosse artere, & se répandent dans les espaces des huit côtes inférieures, & dans les muscles voisins.

Les muscles intercostaux sont au nombre de quarante-quatre ; vingt-deux de chaque côté, situés entre les côtes, & distingués en internes & en externes.

Les onze intercostaux externes viennent supérieurement de la levre externe & inférieure d’une côte, & se terminent inférieurement à la levre externe & supérieure de la côte suivante ; leur direction est oblique de derriere & devant.

Les onze intercostaux internes ont une direction opposée, & s’attachent à la levre interne des côtes.