L’Encyclopédie/1re édition/HOUPPE

Briasson, David l’aîné, Le Breton, Durand (Tome 8p. 326).
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* HOUPPE, s. f. (Art méchanique.) c’est un assemblage de bouts de soie ou de laine, flottans & arrangés sphériquement sur une pelote à laquelle ils sont attachés par un bout, & qu’ils couvrent de tous côtés. La partie qui termine le bonnet quarré de nos ecclésiastiques s’appelle une houppe. L’instrument avec lequel nous poudrons nos cheveux ou nos-perruques s’appelle du même nom. Celles-ci sont blanches ; & au lieu de fils de soie, la petite pelote est couverte de poils d’hédredon, ou du duvet le plus leger des autres oiseaux. Ce mot a beaucoup d’autres acceptions : le bout de fil d’or, d’argent, ou de ruban effilé, qui déborde le fer du tour ou de l’aiguillette, en est la houppe. Ce sont des houppes qui pendent aux têtieres des chevaux de carosse. Le flocon de plumes que quelques oiseaux portent sur la tête est une houppe, & l’oiseau est huppé ; le tiroir de dessus le chaperon, ou le chapelet, la cornette est en fauconnerie une houppe. Il y a des plantes à houppe, voyez Houppe (Bot.) il se dit aussi en Anatomie ; voyez Houppe, (Anatomie). Dans les manufactures, sur-tout d’Amiens, la houppe, c’est la même chose que la laine peignée & préparée par le houpier ou peigneur. Dans le Blason, c’est la touffe de soie qui termine le cordon pendant au chapeau d’un évêque, d’un archevêque, d’un cardinal, d’un protonotaire. Le rang des houppes croissent en descendant : les cardinaux en ont cinq rangs ; & au premier rang il n’y en a qu’une, & cinq au dernier ; les archevêques quatre rangs, une au premier, & quatre au dernier ; les évêques trois rangs, une au premier, & trois au dernier ; les protonotaires deux rangs, une au premier, & deux au second.

Houppe nerveuse, (Anatomie.) petit mammelon qui tire son origine de l’expansion des nerfs répandus dans le tissu de la peau. Ces petits mammelons sont visibles dans les parties qui ont le plus de sentiment, comme à la plante des piés, à la paume de la main, à la langue, & à l’extrémité des doigts. Ils rendroient la surface de la peau inégale & un peu raboteuse, si l’intervalle qu’ils laissent, n’étoit occupé par le corps réticulaire, qui est une espece de crible, dont les trous sont remplis par les houppes nerveuses : elles passent par ces trous, vont aboutir aux côtés de chaque sillon de la peau, où elles sont rangées en lignes paralleles, & forment l’organe du toucher. A l’occasion du mouvement plus ou moins fort qui s’excite dans les houpes nerveuses, l’ame qui est présente par tout, a des sensations plus ou moins vives, & si la partie devient calleuse, l’ame n’aura plus de sentiment, parce qu’il ne pourra plus y avoir de mouvement dans les nerfs. Voyez Nerf, Mammelon, Tact, Gout, Peau, Corps réticulaire. (D. J.)