L’Encyclopédie/1re édition/HIPHIALTES ou EPIALTES

Briasson, David l’aîné, Le Breton, Durand (Tome 8p. 210).
◄  HIORING
HIPPARIS  ►

HIPHIALTES ou EPIALTES, s. m. pl. (Mythol.) c’est ainsi que les poëtes grecs nommerent certaines divinités rustiques, qu’ils supposerent être des especes de génies qui venoient coucher avec les hommes & les femmes ; épialtes est formé de ἐπιαύω, je dors entre ; les Latins appellerent ces prétendus génies, incubes. Voyez Incubes.

Je me ressouviens ici que Raoul de Presles, qui florissoit en 1360, dans son commentaire sur la cité de Dieu de saint Augustin, y parle ch. xxiij. liv. XV. des espéris qui apperent ès estables, & des dyables épicaltes, que l’on nomme, ajoute-t-il, l’appésart ; on reconnoît sous le mot épicalte, les épicaltes des Grecs ; quant au mot appésart, il répond clairement au terme italien il pesarvolo, qui signifie le cauchemar, ou pour parler en medecin, l’incube ; cette espece d’oppression accompagnée de pesanteur & de resserrement qu’on éprouve quelquefois pendant le sommeil, comme si quelqu’un étoit sauté sur nous & nous empêchoit de respirer. Voyez Cauchemar. (D. J.)