L’Encyclopédie/1re édition/HERMUS

Briasson, David l’aîné, Le Breton, Durand (Tome 8p. 175).
HERNANDIE  ►

HERMUS, (Géog. anc.) riviere d’Asie dans l’Æolie, selon Ptolomée. Elle avoit sa source en Phrygie, recevoit le Pactole qui venoit de Sardis, puis arrosoit les murs de Magnésie, du mont Sipyle, & se rendoit finalement à la mer. L’Hermus s’appelle aujourd’hui le Sarabat ; M. de Tournefort, en lui conservant son ancien nom, dit : « la riviere d’Hermus, qui nous parut beaucoup plus grande que le Granique, quand nous fumes près de Pruse, est d’un ornement très-agréable à tout le pays ». Cette riviere, ajoute-t-il, en reçoit deux autres, dont l’une vient du nord, & l’autre de l’est ; elle passe à demi-lieue de Magnésie sous un pont soûtenu par des piles de pierre ; & après avoir traversé la plaine du nord-nord-est vers le sud, elle fait un grand coude avant que de venir au pont, & tirant sur le couchant, va se jetter entre Smyrne & Phocée, comme l’a fort bien remarqué Strabon. Tous nos Géographes au contraire, la font dégorger dans le fond du golfe de Smyrne en deçà de la plaine de Mengmen.

Cette riviere forme à son embouchure de grands bans de sable, à l’occasion desquels les vaisseaux qui entrent dans la baye de Smyrne, sont obligés de ranger la côte, & de venir passer à la vûe du château de la Marine.

L’auteur de la vie d’Homere attribuée à Hérodote, rapporte que les habitans de Cumes bâtirent dans le fond du golfe Herméen, une ville à laquelle Thesée donna le nom de Smyrne, qui étoit celui de sa femme, dont il vouloit perpétuer la mémoire. On voit par ce passage curieux, que le golfe de Smyrne, qui a pris le nom de la ville que l’on y bâtissoit alors, portoit le nom de cette riviere qui s’y perd, & s’appelloit Hermeus sinus, le golfe d’Hermus. (D. J.)