L’Encyclopédie/1re édition/HENNIR

Briasson, David l’aîné, Le Breton, Durand (Tome 8p. 132).
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* HENNIR, v. neut. (Gram.) c’est le cri du cheval. Nous avons aussi le substantif hennissement. Il y a peu d’animaux dont la voix soit plus bornée ; ainsi il faut une grande habitude pour discerner les inflexions qui caractérisent la joie, la douleur, le dépit, la colere, en général toutes les passions du cheval. Si l’on s’appliquoit à étudier la langue animale, peut-être trouveroit-on que les mouvemens extérieurs & muets ont d’autant plus d’énergie que le cri a moins de variété ; car il est vraissemblable que l’animal qui veut être entendu, cherche à réparer d’un côté ce qui lui manque de l’autre. L’habile écuyer & le maréchal instruit joignent l’étude des mouvemens à celle du cri du cheval, sain ou malade. Ils ont des moyens de l’interroger, soit en le touchant de la main en différens endroits du corps, soit en le faisant mouvoir ; mais la réponse de l’animal est toujours si obscure, qu’on ne peut disconvenir que l’art de le dresser & de le guerir n’en deviennent d’autant plus difficiles.