L’Encyclopédie/1re édition/HAUBER

Briasson, David l’aîné, Le Breton, Durand (Tome 8p. 64).
◄  HAUBANIER
HAUBEREAU  ►

HAUBER, s. m. (Hist. des Armures Franç.) cotte de maille à manches & gorgerin, qui tenoit lieu de hausse-col, brassarts, & cuissarts.

C’étoit une ancienne armure défensive, faite de plusieurs mailles de fer, comme hameçons accrochés ensemble. « Tous leudes & nobles de ce tems-là, dit Fauchet, étoient hommes d’armes, & servans à cheval ; la force des François nobles gissoit en gendarmes & chevaliers vêtus de loriques, appellées haubers, possible parce qu’ils étoient blancs, & reluisoient à cause des mailles du fer poli, dont étoient faites lesdites loriques ».

Cette cotte de maille de fer à l’épreuve de l’épée, faisoit une des parties principales de l’armure des chevaliers, en particulier dans le tems de l’ancienne chevalerie ; M. le Laboureur croit que le hauber des écuyers étoit plus leger & de moindre résistance contre les coups, que celui des chevaliers ; il est du moins certain, que pour leur armure de tête, ils ne portoient qu’un bonnet ou chapeau de fer, moins fort que le casque ou le heaume du chevalier, & qui ne pouvoit être chargé de timbre, cimier, ni d’autres ornemens. Il résulte de-là, qu’il y avoit des haubers de différentes forces, & qu’il n’appartenoit pas aux pauvres écuyers d’être aussi invulnérables que leurs maîtres ; c’est ce que Sancho Pansa représentoit quelquefois à don Quichote.