L’Encyclopédie/1re édition/HARAI

Briasson, David l’aîné, Le Breton, Durand (Tome 8p. 41).
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HARAI, s. m. (Hist. mod.) c’est ainsi que les Turcs nomment un tribut reglé que doivent payer au grand Seigneur tous ceux qui ne sont point mahométans ; cet impôt est fondé sur l’alcoran, qui veut que chaque personne parvenue à l’âge de maturité paye chaque année treize drachmes d’argent pur, si en demeurant sous la domination mahométane elle veut conserver sa religion. Mais les sultans & les visirs, sans avoir égard au texte de l’alcoran, ont souvent haussé cette capitation ; elle est affermée, & celui qui est préposé à la recette de ce tribut se nomme haraj-bachi.

Pour s’assûrer si un homme est parvenu à l’âge où l’on doit payer le haraj, on lui mesure le tour du cou avec un fil, qu’on lui porte ensuite sur le visage ; si le fil ne couvre pas l’espace qui est entre le bout du menton & le sommet de la tête, c’est un signe que la personne n’a point l’âge requis, & elle est exempte du tribut pour cette année ; sans quoi elle est obligée de payer. Voyez Cantemir, hist. ottomane.