L’Encyclopédie/1re édition/HALYS

Briasson, David l’aîné, Le Breton, Durand (Tome 8p. 32).
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HALYS, (Géog. anc.) grande riviere de l’Asie mineure. M. de Tournefort a remarqué que nos géographes font venir ce fleuve du côté du midi, au lieu qu’il coule du levant ; ils ne sont excusables que sur ce qu’Hérodote a commis la même faute, liv. I. ch. lxxij. cependant il y a long-tems qu’Arrien l’a relevée, lui qui avoit été sur les lieux par l’ordre de l’empereur Hadrien. Strabon, qui étoit de ce pays-là, décrit parfaitement le cours de l’Halys, liv. XII. p. 646. Ses sources, dit-il, sont dans la grande Cappadoce, près de la Pontique, d’où il porte ses eaux vers le couchant, & tire ensuite vers le nord, par la Galatie & par la Paphlagonie. Il a reçû son nom des terres salées au-travers desquelles il passe ; car tous ces quartiers-là sont pleins de sel fossile ; on en trouve jusques sur les grands chemins & dans les terres labourables. La salure de l’Halys tire sur l’amertume. Paul Lucas, qui a parcouru quelques lieux le long de ce fleuve, ajoûte qu’il est grossi dans son cours par la riviere de Chechenur, après quoi il arrose Osmangioux & Castamone, qui est presque à son embouchure dans la mer Noire. On croit que c’est sur ce fleuve que se donna entre Alliates & Cyanarée la bataille que fit finir la fameuse éclipse de soleil annoncée par Thalès, & la premiere qui ait été prédite par des Grecs, selon Pline, liv. II. chap. xij. son nom moderne est Aytozu. (D. J.)