L’Encyclopédie/1re édition/GUAIRANE

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GUAIRANE, (Géog.) province du Paraguai, qui est pour la plus grande partie sous le tropique du Capricorne ; les chaleurs excessives qu’il y fait & l’humidité de son terroir, la rendent également propre à produire des maladies & toutes sortes de fruits, ainsi que de grains ; cependant on n’y mange point d’autre pain que la manioque, ni d’autre chair que celle des animaux que l’on tue à la chasse ; il y a beaucoup d’étangs, de singes, de tigres, & de couleuvres ; le pays en est infecté. Les oiseaux y sont en grand nombre, sur-tout les perroquets dont on compte vingt especes, parmi lesquelles il s’en trouve de fort jolis verds & bleus, gros comme des moineaux & très-faciles à apprivoiser.

On parle de cinq fleuves qui arrosent cette contrée ; on les nomme l’Huibai, le Tipaxiva, le Paranapana, le Pirape, & le Parana. La largeur de cette vaste province est d’une étendue immense, & jusqu’ici entierement inconnue ; cependant les Jésuites y ont établi une mission. Voyez Paraguai.

Les Guairains occupent tout le pays entre la riviere des Amazones & le Parana, & entre le Parana & le Paraguai, jusqu’aux confins du Pérou ; leurs armes sont la massue & les fleches : on dit qu’ils engraissent leurs prisonniers de guerre, & qu’ils les mangent ensuite avec délices ; mais nous n’avons encore que des relations mensongeres & superficielles de ce pays-là, & les Espagnols n’y possedent que deux petites villes ou bourgs très-éloignés l’un de l’autre. (D. J.)