L’Encyclopédie/1re édition/GANTERIE (complément)

GANTERIE, s. f. (Art méch.) sous le nom de ganterie, l’on entend l’art de fabriquer toute sorte de gants, espece de vêtement de main destiné principalement à la défendre du froid pendant l’hiver, & du hâle pendant l’été. Ce mot vient, selon quelques-uns, de vagina, &, selon d’autres, de wante, mot flamand, ou ancien allemand, qui veut dire la même chose. Du Cange le dérive de wantus, wanto, & gwantum, mot tiré de la basse latinité.

L’usage des gants semble être fort ancien ; les premiers qui ont paru, s’appelloient chiroteques. On en fit dont se servirent les paysans pour se garantir des piquures d’épines lorsqu’ils les coupoient ; ensuite on en fit usage pendant l’hiver pour se garantir du froid ; enfin, ils se sont si fort multipliés, qu’on en porte maintenant par-tout, non-seulement pendant l’hiver, mais même pendant l’été ; on en fait encore usage dans toutes les cérémonies, soit de mariages, baptêmes, &c. Nous diviserons la ganterie en deux parties ; l’une est la connoissance des peaux propres aux gants, & l’autre est la maniere de les tailler pour en faire des gants ou mitaines de toute espece, tant pour hommes que pour femmes.

Des peaux propres aux gants. Les peaux que l’on emploie pour les gants, sont celles de chamois, de bufle, d’élan, de bouc, de chevre, de chevreau, de cerf, de dain, de mouton, de brebis, d’agneau, & autres animaux, ainsi que de canepin, pellicule très-mince que l’on leve de dessus les peaux pour en faire des gants les plus minces, & dont la paire peut être contenue dans une coque de noix. On emploie quelquefois, mais fort rarement celles de castor, quoique les marchands assurent que tels & tels gants en sont faits. Cette peau est fort peu propre aux gants, étant trop dure & trop peu liante ; on la reserve plutôt pour les fourrures, chapeaux, &c. Toutes ces peaux sont passées en huile & préparées par les Chamoiseurs & Mégissiers, qui les fournissent aux Gantiers toutes préparées ; qu’ils font teindre ensuite par les Teinturiers, selon les couleurs qu’ils jugent à-propos de leur donner. On peut voir cette partie détaillée fort au long dans l’art de la Mégisserie, où l’on distingue toutes les manieres de préparer les peaux selon leurs especes & leurs qualités. On fait aussi les gants au métier ou à l’éguille en soie, fil, & coton, ou bien encore en taffetas, satin, velours, & autres étoffes ; mais les premiers regardent plus particulierement les Bonnetiers, & les seconds les marchands de modes.

Des gants. Les gants se divisent en deux sortes : les uns qu’on appelle gants proprement dits, & les autres mitaines ; les premiers sont aussi de deux especes : les uns pour hommes sont les plus courts, & enveloppent les quatre doigts de la main & le pouce, chacun séparément, le métacarpe ou la paume & le carpe ou le poignet jusqu’au-dessus seulement ; les autres pour femmes sont les plus longs, étant accoutumés à avoir les bras découverts ; ils enveloppent comme les précédens non-seulement les quatre doigts de la main & le pouce chacun séparément, quelquefois ouverts, & quelquefois fermés, le métacarpe & le carpe, mais même aussi l’avant-bras en entier jusqu’au coude. Les mitaines sont aussi des especes de gants faits comme les précédens, mais dont les quatre doigts de la main sont ensemble & le pouce séparément ; il en est de fermées & d’ouvertes ; les unes servent aux paysans pour les garantir des piquures d’épines lorsqu’ils les coupent, & aux enfans pour leur tenir les mains plus chaudement, & les autres servent à presque toutes les femmes, lorsqu’elles vont en ville, en visite, ou en cérémonie, plus souvent par coutume que par besoin.

Dela maniere de faire les gants. Les gants sont composés chacun de quatre sortes de pieces principales : la premiere est l’etavillon, (on appelle ainsi toute espece de peau taillée ou non taillée, disposée pour faire un gant) ; la deuxieme, qui est le pouce, est un petit morceau de peau préparé pour faire le pouce ; la troisieme, sont les fourchettes ; ce sont aussi des petits morceaux de peaux à deux branches qui se placent entre les doigts pour leur donner l’agilité nécessaire ; la quatrieme, sont les quarreaux. Ce sont de très petits morceaux de peau plutôt losanges que quarrés, qui se placent dans les angles intérieurs des fourchettes pour les empêcher de se déchirer, & en même tems contribuer avec elles à l’agilité des doigts.

Avant que de tailler les gants, il faut d’abord en préparer les peaux ; pour cet effet on commence par les parer & en supprimer le pelun ; si elles sont trop épaisses, ou plus d’un côté que de l’autre, il faut les effleurer, c’est-à-dire en ôter la fleur ; ce qui se fait en levant d’abord du côté de la tête une lisiere de cette fleur, qu’on appelle aussi canepin, & avec l’ongle on enleve cette petite peau peu-à-peu ; ce qui les rend alors beaucoup plus maniables & plus faciles à s’étendre. Ceci fait, après les avoir bien brossées & nettoyées, on les humecte très-légerement du côté de la fleur avec une éponge imbibée dans de l’eau fraîche, & on les applique les unes sur les autres, chair sur chair, & fleur sur fleur ; on les met ensuite en paquet jusqu’à ce qu’elles ayent pris une humidité bien égale, & on les tire ensuite l’une après l’autre sur un palisson, figure 12. Planche V. en longueur, en largeur, & en tout sens ; les maniant ainsi tant qu’elles peuvent s’étendre ; ensuite on les dépece, & on les coupe pour en faire des étavillons, pouces, fourchettes, &c.

Lorsque l’on veut faire un gant, il faut préparer d’abord ses étavillons, ce qu’on appelle étavillonner ; si la peau en est encore trop forte & trop épaisse, on l’amincit en la dolant ; ce qui se fait en cette maniere. On applique l’étavillon sur une table ; on pose ensuite sur une de ses extrémités le marbre à doler, figure 5. Planche V. en sorte que son autre extrémité retourne par-dessus, que l’on tient de la main gauche bien étendue sur le marbre en appuyant dessus ; on le dole, c’est-à-dire, on l’amincit, & on ôte en même tems toutes les inégalités avec le doloir ou couteau à doler, figure 6. Planche V. qu’on a eu grand soin auparavant d’éguiser avec une petite pierre, & ensuite d’ôter le morfil avec l’épluchoir, figure premiere, Planche V. qui n’est autre chose qu’un mauvais couteau ; l’on tient pour doler le couteau sur son plat de la main droite, en le faisant aller & venir successivement, jusqu’à ce qu’étant bien dolé partout, la peau en soit égale. Ceci fait, un ouvrier l’étend & le tire sur le palisson, figure 12. Planche V. ou sur la table fortement & à plusieurs reprises sur tous sens pour l’alonger, comme on a fait les peaux, plus ou moins, selon ses différentes épaisseurs, & toujours pour l’égaliser ; ensuite il l’épluche & le déborde, c’est-à-dire, en tire les bords & les égalise avec l’épluchoir, figure premiere, Planche V. le plie en deux pour en faire le dessus & le dessous du gant, taille les deux côtés ensemble & les bouts selon la largeur & la forme convenables ; ensuite le met en presse sous un mabre de pierre ou de bois à cet effet, figure 7. & 8. Planche V. jusqu’à ce qu’un autre ouvrier le reprenne pour le tailler, & on en recommence ensuite un autre de la même maniere.

L’étavillon ainsi préparé, un autre ouvrier entaille les doigts, comme on peut le voir en ABCD, fig. 1. leur donne leur-longueur, les rafile, fait les arrieres fentes EFG, enlevure H, taille le pouce, fig. 2. les pieces de derriere, fig. 4. les trois fourchettes, la premiere, fig. 5. un peu plus longue que les autres, entre le premier doigt ou maître doigt, appellé index, & le deuxieme, le plus long ou du milieu, appellé medius, c’est-à-dire en E, fig. 1. Pl. I. la deuxieme fig. b, moins longue que la précédente, & plus longue que la suivante, entre le médius & le troisieme doigt, appellé annulaire, c’est-à-dire en F, fig. 1. & la troisieme, fig. 7. plus courte que les autres, entre le doigt annulaire & le petit doigt, appellé auriculaire, c’est-à-dire en G, fig. 1. & à chacune leur quarreau, fig. 8. dans l’angle de la premiere fourchette ; le deuxieme, fig. 9. dans l’angle de la seconde ; & le troisieme, fig. 10. dans l’angle de la derniere, & les ayant mis par paires, il les envoie par douzaines à des ouvriers ou ouvrieres, dont le talent ne consiste qu’à les coudre. Ces ouvriers se servent à cet effet, de fil très-fort, appellé fil à gant, ou de soie aussi très-forte.

Les gants cousus, fig. 11. 12. & 13. il faut les bien nettoyer & les blanchir avec du blanc d’Espagne ; le blanc pris, on les bat & on les brosse, surtout en tems sec, jusqu’à ce qu’ils ne jettent plus de poussiere : & pour faire prendre le blanc, il faut les mettre en gomme, ce qui se fait en appliquant dessus une éponge très-fine, trempée dans de la gomme adragante très-légere, dissoute dans de l’eau claire, & passée à-travers une linge fin & serré, & ensuite fouettée. On les fait sécher à mesure sur un cordeau tendu ; à demi-secs, il faut les plier, dresser & renformer, ce qui se fait en cette maniere. On place d’abord les extrémités AA des deux renformoirs, fig. 9. Pl. V. dans le gant que l’on veut renformer ; on place ensuite la demoiselle, fig. 10. entre les deux, en les serrant par l’autre bout à différentes reprises, pour élargir l’entrée du gant. Ceci fait, on enfonce le bout A d’un des renformoirs dans chacun des doigts du gant pour l’élargir, l’étendre & l’amollir ; ainsi renformés, on les remet sur le cordeau pour achever de se sécher, & on les met ensuite en magasin : il faut avoir grand soin de tems en tems, de les renformer de nouveau, ce qu’on appelle alors remanier, sans quoi ils se gâteroient.

Ce que nous venons de dire des gants, peut s’appliquer à toutes les especes de gants, ainsi qu’à toutes sortes de mitaines.

Des gants selon leur espece. Tous les gants sont appellés gants sur poil, sur chair ou retournés ; gants effleurés & non effleurés ; gants retroussés ou à l’angloise ; gants de fauconniers ; gants simples & brodés ; gants fournis, fourrés & demi-fourrés ; gants bourrés ; gants glacés, parfumés, &c.

Les gants sur poil sont ceux dont le côté du poil de l’animal est placé extérieurement, & le côté de la chair intérieurement.

Les gants sur chair ou retournés, parce qu’ils sont en contre-sens des précédens, sont ceux dont le côté de la chair de l’animal se trouve extérieurement, & le côté du poil intérieurement.

Les gants effleurés sont des gants sur poil, mais dont on a ôté la fleur. Il faut savoir que le côté du poil de l’animal porte toujours avec soi une surface luisante & deliée, qu’on appelle la fleur, que n’a point le côté de la chair. Cette fleur, roide par elle-même, retient les peaux & les empêche de s’étendre ; une fois enlevée, elles n’en sont pas à la vérité meilleures, mais en récompense deviennent beaucoup plus liantes, & s’étendent bien plus facilement.

Les gants non effleurés sont aussi des gants sur poil, dont on n’a point enlevé la fleur.

Les gants retroussés ou à l’angloise, fig. 12. & 13. sont ceux dont le haut A, étant en effet retroussé, l’envers qui devient l’endroit, est de même couleur & de même façon que le reste du gant.

Les gants de fauconnier, fig. 28. sont des gants grossiers, faits de peaux de buffle ou d’élan, couvrant la main & la moitié du bras, pour le garantir de la serre de l’oiseau. Ces sortes de gants ne sont plus d’usage ; maintenant on se sert en leur place de gants ordinaires.

Les gants simples sont toutes especes de gants qui n’ont aucune broderie.

Les gants brodés, fig. 13. sont des gants dont le dessus de la main, vers la jonction des doigts, le pourtour de l’enlevure du pouce B, les bords du haut A, & presque toutes les coutures sont brodées en fil, soie, or ou argent, selon le goût & la distinction de ceux qui les portent, & les cérémonies où ils sont d’usage.

Les gants fournis sont ceux dont on a laissé intérieurement la laine ou le poil naturel de l’animal, aussi sont-ils plus chauds que les autres.

Les gants fourrés sont ceux dont l’intérieur est garni de fourrures fines ou communes ; ils sont plus gros que les autres, mais aussi plus chauds.

Les gants demi-fourrés sont ceux dont l’intérieur est garni à demi de fourrures ; ils sont un peu moins gros que les précédens, mais aussi un peu moins chauds.

Les gants bourrés sont ceux dont le dessus de la main & des doigts est garni intérieurement à force de chiffons ou de laine, & cela pour garantir la main des coups de fleuret adversaires, dans les exercices de l’escrime.

Les gants glacés sont ceux qui après avoir été passés du côté de la chair, dans un mélange d’huile d’olive & de jaunes d’œufs, arrosés d’esprit-de-vin & d’eau, ont été foulés pendant environ un quart-d’heure, avec le même mélange sans eau.

Les gants parfumés sont ceux qui ont été enfermés quelque tems dans des boîtes remplies des odeurs qu’on veut leur donner.

Des gants & mitaines pour hommes. La fig. 1. Pl. I. représente un étavillon de gant simple, dont le côté I fait le dehors de la main, & le côté K le dedans ; ABCD représentent les doigts, A est l’index, BB le medius & son correspondant, CC l’annulaire & son correspondant ; EFG, sont les arrieres fentes, & H l’enlevure.

La fig. 2. représente le morceau de peau disposé pour faire le pouce ; A est le haut du pouce, & B le côté qui se coud sur l’enlevure.

La fig. 3. représente l’enlevure ou la piece qui sort de l’enlevure A de l’étavillon (fig. 1.) ce petit morceau s’envoie à la couturiere pour en tailler les quarreaux.

La fig. 4. représente un morceau de peau en deux pieces A & B, dont on se sert quelquefois pour doubler le haut du gant I & K, fig. 1.

La fig. 5. représente la fourchette qui se place entre l’index & le medius, dont les bouts sont à pointe ; la fig. 6. celle qui se place entre le medius & l’annulaire ; & la fig. 7. celle qui se place entre l’annulaire & l’auriculaire.

La fig. 8. représente le quarreau qui se place dans l’angle de la premiere fourchette ; la fig. 9. celui qui se place dans l’angle de la seconde ; la fig. 10. celui qui se place dans l’angle de la troisieme.

La fig. 11. représente un gant simple fait.

La fig. 12. représente un gant à l’angloise ou retrousse, fait ; A est la retroussure.

La fig. 13. représente un gant à l’angloise, brodé ; A A, &c. sont les broderies.

La fig. 14. représente un étavillon de mitaine fermée ; A est le dehors de la main ; B le dedans ; C l’enlevure.

La fig. 15. représente un petit morceau de peau disposé pour faire le pouce ; A est le haut du pouce ; & B le côté qui se coud sur l’enlevure.

La fig. 16. représente un morceau de peau en deux pieces A & B, fait pour doubler le haut de la mitaine A & B, fig. 14.

La fig. 17. représente la mitaine faite.

La fig. 18. représente un étavillon de gant de fauconnier, dont le côté I fait le dehors de la main, & le côté K le dedans. ABCD représentent les doigts, A l’index, BB le medius, CC l’annulaire, & DD l’auriculaire ; EFG sont les arrieres fentes ; & H l’enlevure.

La fig. 19. représente la peau disposée pour faire le pouce ; A est le haut du pouce ; & B le côté qui se coud sur l’enlevure.

La fig. 20. représente la fourchette qui se place entre l’index & le medius, dont les bouts sont à pointe ; la fig. 21. celle qui se place entre le medius & l’annulaire ; & la fig. 22. celle qui se place entre l’annulaire & l’auriculaire.

La fig. 23. représente le quarreau qui se place dans l’angle de la premiere fourchette ; la fig. 24. celui qui se place dans l’angle de la deuxieme fourchette ; & la fig. 25. celui qui se place dans l’angle de la derniere fourchette.

Les fig. 26. & 27. représentent les deux pieces destinées à doubler le haut du gant.

La fig. 28. représente un gant de fauconnier fait.

Des gants & mitaines de femmes. La fig. 29. représente un étavillon de gant de femme à doigts ouverts, dont le côté I fait le dehors de la main, & le côté K le dedans. ABCD en sont les doigts ; A les deux côtés de l’index ; BB les deux côtés du medius ; CC les deux côtés de l’annulaire ; & DD les deux côtés de l’auriculaire ; EF & G en sont les arrieres fentes, & H l’enlevure.

La fig. 30. représente la peau disposée pour faire le pouce ; A en est le haut ; & B le côté qui se coud sur l’enlevure.

La fig. 31. représente la fourchette destinée à être placée entre l’index & le medius, dont les bouts sont quarrés ; la fig. 32. celle destinée à être placée entre le medius & l’annulaire ; la fig. 33. celle destinée à être placée entre l’annulaire & l’auriculaire.

La fig. 34. représente le quarreau fait pour être placé dans l’angle de la premiere fourchette ; la fig. 35. celui pour être placé dans l’angle de la seconde ; la fig. 36. celui pour être placé dans l’angle de la troisieme.

La fig. 37. représente un gant à doigts ouverts, fait.

La fig. 38. représente un gant à doigts fermés, fait, dont les détails ne different en rien de ceux des hommes, que par la grosseur & la longueur.

La fig. 39. représente un étavillon de mitaine ouverte ; AB en est le haut ; A le dehors de la main, & B le dedans ; C la pointe de la mitaine, & D l’enlevure.

La fig. 40. représente la doublure de la pointe.

La fig. 41. représente le morceau de peau destiné à faire le pouce ; A en est le haut, & B le côté qui se coud sur l’enlevure.

La fig. 42. représente une mitaine faite.

La fig. 43. représente une mitaine brodée faite.

Des outils. La fig. 1. Pl. V. représente un épluchoir, couteau fait pour servir à éplucher, déborder, &c. les étavillons ; A en est la lame, & B le manche.

La fig. 2. représente une paire de ciseaux faite pour tailler les gants ; AA en sont les taillans, B la charniere, & CC les anneaux.

La fig. 3. représente une paire de forts ciseaux, faite pour couper ou dépecer les peaux ; AA en sont les taillans ; B la charniere ; & CC les boucles.

La fig. 4. représente une paire de forces faites pour dépecer les peaux, espece de ciseaux à deux tranchans AA, & à ressort en B. que l’on prend à pleine main en C pour s’en servir.

La fig. 5. représente un marbre à doler, d’environ un pié quarré, poli sur sa surface, sur laquelle on appuie les étavillons pour les doler.

La fig. 6. représente un doloir ou couteau à doler, composé d’un fer A, très-large & très-taillant en B, emmanché en C, fait pour doler les étavillons.

La fig. 7. représente une presse, piece de bois simple d’environ deux piés de long, faite pour mettre en presse les étavillons.

La fig. 8. représente une autre presse de marbre d’environ un pié quarré, avec boucle au milieu en A, faite aussi pour mettre en presse les étavillons.

La fig. 9. représente deux renformoirs d’environ quinze à dix-huit pouces de longueur chacun, espece de fuseaux de bois de noyer ou de frêne, faits pour renformer les gants, c’est-à-dire les étendre.

La fig. 10. représente une demoiselle, morceau de bois aussi de noyer ou de frêne, en forme de cône, d’environ un pié de hauteur, subdivisé de plusieurs especes de boucles AA, &c. posées les unes sur les autres, dont le diametre diminue à proportion qu’elles se levent, appuyées toutes sur un plateau B ; cet instrument sert avec les renformoirs, fig. 9. à renformer les gants.

La fig. 11. représente une petite demoiselle, faite pour servir à renfermer les gants d’enfant.

La fig. 12. représente un palisson, fait pour étendre & alonger les peaux, composé d’un fer A, arrondi sur sa partie circulaire, arrêté à l’extrémité d’une plate-forme B, antée par l’autre sur une forte piece de bois C, servant de pié, & retenue de part & d’autre par des arc-boutans DD ; on se sert de cet instrument étant assis sur une chaise ou tabouret, ayant les piés appuyés sur la machine, & faisant aller & venir sur le fer A, avec ses deux mains, les peaux que l’on étend. Article de M. Lucotte.