L’Encyclopédie/1re édition/GALAXIE

GALAXIE, s. f. terme d’Astronomie ; c’est cette longue trace blanche & lumineuse, qui occupe une grande partie du ciel, & qui se remarque aisément dans une nuit claire & sereine, sur-tout quand il ne fait point de lune.

Les Grecs l’appelloient ainsi du mot grec γάλα, lait, à cause de sa couleur blanche : les Latins, pour la même raison, l’appelloient via lactea, & c’est pour cela que nous l’appellons voie lactée : cette derniere dénomination est aujourd’hui la plus en usage.

Elle s’etend du Sagittaire aux Gémeaux, en passant à-travers ou auprès de différentes autres constellations, & semble diviser toute la région du ciel en deux parties : sa largeur est inégale ; en quelques endroits elle est double & se divise comme en deux branches.

Plusieurs Astronomes, entr’autres Galilée, ont dit que quand on dirige un bon télescope vers quelque partie que ce soit de la voie lactée, on découvre une multitude innombrable de petites étoiles dans le même endroit où on ne voyoit auparavant qu’une blancheur confuse : & que ces étoiles sont si éloignées, que l’œil nud les confond ensemble. On prétend qu’on observe la même chose dans ces autres taches appellées étoiles nébuleuses ; & que si on les examine avec un télescope, elles paroissent distinctement n’être qu’un amas de petites étoiles trop foibles pour que chacune puisse se laisser appercevoir séparément à la vûe simple. Telle est l’opinion commune aujourd’hui sur la voie lactée, & qui a été répétée en une infinité d’endroits ; mais elle n’est point encore adoptée de tous les astronomes. M. le Monnier assûre qu’en employant des lunettes de 15 & de 25 piés, on n’y découvre pas plus d’étoiles que dans les autres régions du ciel : on remarque seulement dans la voie lactée une blancheur que l’on pourroit conjecturer, selon lui, venir d’une matiere semblable à celle qui compose les étoiles nébuleuses. Inst. astr. p. 60. (O)