L’Encyclopédie/1re édition/FUITE

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FUITE, s. f. c’est l’action de fuir. Voyez l’article Fuir.

Fuite. (Art milit.) action prompte & machinale par laquelle un être animé s’éloigne de quelque objet dont la vûe lui fait éprouver un sentiment de crainte, d’horreur, ou d’antipathie.

Fuite, à la guerre, est un mouvement rétrograde, précipité, fait malgré tous les chefs d’une armée, & par lequel le soldat cherche à se dérober aux périls d’un combat ; ce mot exprime l’acte des différens particuliers qui fuient, & non l’acte général de toute une armée. Quand la fuite se prolonge & devient universelle, elle prend le nom de déroute : une déroute est donc l’état d’une armée dont tous les membres ont abandonné le poste qu’ils devoient occuper, & dont les soldats dispersés ne peuvent plus se rallier.

Exemple. Dans le moment où les soldats prennent la fuite, la fermeté de leurs officiers peut les arrêter, dissiper leur frayeur, & les faire revenir au combat. Quand ils ont abandonné leurs camarades & leurs drapeaux ; que tous sont occupés du seul intérêt de leur conservation particuliere, on dit que l’armée est en déroute ; & rien alors ne la peut sauver, à-moins qu’un obstacle insurmontable ne l’arrête malgré elle, & ne la force à se rassembler avant qu’elle ait été jointe par son ennemi. Voyez l’art. Fuyards. Article de M. Liebault.

Fuite, (Jurisprud.) en termes de Palais, signifie un détour employé par une partie ou par son procureur, pour éloigner le jugement ; comme quand on affecte de demander des copies ou communication de pieces que l’on connoît bien. Ces fuites sont des chicanes très-odieuses. (A)