L’Encyclopédie/1re édition/FRANCISCAINS

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FRANCISCAINS, s. m. pl. (Ordre monastiq.) religieux encore plus connus sous leur autre nom de Cordeliers. Voyez Cordeliers ; & joignez-y, avec vos propres réflexions, les deux traits historiques qui suivent, & qui méritent de n’être pas oubliés dans l’histoire de ces religieux.

Si les Franciscains vénerent singulierement François d’Assise ; s’ils lui attribuent tant de miracles, il faut du-moins convenir que c’en fut un bien grand qu’opéra ce fondateur, en multipliant son ordre, au point que neuf ans après l’avoir fondé, il se trouva dans un chapitre général qui se tint près d’Assise, cinq mille députés de ses couvens. Aujourd’hui même, quoique les Protestans leur ayent enlevé un nombre prodigieux de leurs monasteres, ils ont encore sept mille maisons d’hommes sous des noms différens, & plus de neuf cents couvens de filles. On a compté par leurs derniers chapitres cent-quinze mille hommes, & environ vingt-neuf mille filles.

La querelle théologique de cet ordre avec les Dominicains plus puissans qu’eux, quoique moins nombreux, paroît avoir pris sa source dans la seule jalousie. La premiere occasion qui se présenta de la déployer, tomba sur la naissance de la mere de J. C. Les Dominicains ayant dit qu’elle étoit livrée au démon comme les autres, les Franciscains crierent à l’impiété, & soûtinrent qu’elle avoir été exempte du péché originel. Les Dominicains s’appuyerent de l’autorité de S. Thomas, de celle même de S. Bernard, appellé le soldat de la Vierge ; & les Franciscains de celle de Jean Duns, écossois, nommé improprement Scot, mais fort connu en son tems par le titre de docteur subtil. Voyez Immaculée Conception. (D. J.)