L’Encyclopédie/1re édition/FRANCHE-COMTÉ

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FRANCHE-COMTÉ, ou Comté de Bourgogne, (Géog.) Burgundiæ comitatus, province considérable, bornée au nord par la Lorraine, à l’est par le Montbeliard & la Suisse, à l’oüest par le Bassigny & la Bresse, & au sud par le Bugey. Ce pays contient la plus grande partie du territoire des anciens Séquaniens, qui furent subjugués par Jules-César. Voyez Longuerue.

La Franche-Comté a environ cinquante lieues de long sur trente-deux dans sa plus grande largeur ; elle abonde en grains, vins, bestiaux, chevaux, mines de fer, de cuivre, & de plomb, outre plusieurs carrieres ; elle est partagée presque également en pays uni & en pays de montagnes. Le pays uni renferme le bailliage de Vésoul, Gray, Dôle, &c. le pays de montagnes comprend le bailliage de Pontarlier & d’Orgelet, de Salins, Ornause, Beaume, Saint-Claude, Quingey, Arbois, & la ville de Besançon, capitale de toute la Franche-Comté : cette province est arrosée par cinq rivieres principales, la Saone, le Lougnon, le Doux, la Louvre, & le Dain, toutes fort poissonneuses.

Louis XIV. conquit la Franche-Comté en 1674. Ce prince, avec un million d’argent comptant & une assurance de six cents mille livres, détermina les Suisses à refuser à l’empereur & à l’Espagne le passage des troupes : il prit Besançon, après avoir gagné les grands seigneurs du pays ; & en six semaines, toute la Franche-Comté lui fut soûmise. Elle est restée à la France par le traité de Nimegue en 1678, & semble y être pour jamais annexée ; monument de la foiblesse du ministere autrichien-espagnol, & de l’habileté de celui de Louis XIV. (D. J.)