L’Encyclopédie/1re édition/FRANCFORT

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FRANCFORT sur le Mein, s. m. (Géog.) ville d’Allemagne en Wétéravie, aux confins de la Franconie, entre la ville d’Hanaw & celle de Mayence.

Francfort est partagé en deux par le Mein, que l’on y passe sur un pont de pierre. La partie qui est sur le bord septentrional du fleuve, porte proprement le nom de Francfort ; on appelle l’autre Saxen-Hansen, c’est-à-dire les maisons des Saxons. Ces deux parties sont fortifiées avec des bastions à l’antique, un fossé plein d’eau, & un chemin-couvert.

Cette ville est la patrie de Charles le Chauve, roi de France : elle est riche, impériale, anséatique, peuplée, & marchande ; on y tient deux foires chaque année, l’une au printems, & l’autre en automne, où entr’autres marchandises, il se fait un grand commerce de livres.

C’est-là que les électeurs se rendent pour élire un empereur ou un roi des Romains, conformément eu non conformément à la bulle d’or de l’empereur Charles IV. dont l’original se garde à la maison-de ville ; c’est un parchemin in-4°. de quarante-trois feuilles, selon Wagenseil.

Francfort est fameux par son concile de l’an 794, un des plus célebres qui se soient tenus dans l’occident : Charlemagne, en qualité d’empereur, y exerça la même autorité qu’avoient autrefois les empereurs d’orient dans les conciles, depuis qu’ils eurent embrassé le Christianisme. On rejetta dans ce concile le second concile de Nicée, dans lequel on avoit rétabli le culte des images. Voyez Iconoclastes.

Francfort embrassa la confession d’Augsbourg l’an 1530 ; le magistrat, & presque tout le peuple, sont de cette confession ; les Réformés, les Catholiques Romains, & même les Juifs, y sont également bien reçûs, & y habitent avec liberté, quoiqu’ils n’y ayent point d’exercice public de leurs religions, mais on les tolere avec autant de sagesse que de profit. On est assez sage dans cette ville, pour ne s’y occuper que du soin de faire fleurir le commerce, & de maintenir les droits des citoyens.

Le gouvernement y est entre les mains de quelques familles, qu’on appelle patriciennes : cependant le choix des personnes particulieres qui y doivent remplir les charges, est fait par le corps des métiers ; ce qui rend ce gouvernement aristo-démocratique.

Le territoire de Francfort est un petit pays entre l’archevêché de Mayence, le comte d’Hanaw, & le landgraviat de Hesse-Darmstadt : il a seulement quatre milles de long & autant de large ; & il est partagé par le Mein en deux parties, dont la septentrionale est fort peuplée, tandis que l’autre n’est presque qu’une forêt.

La ville de Francfort, le seul lieu considérable de son territoire, est à environ quatre milles d’Allemagne à l’Est de Mayence, à deux milles d’Hanaw, & à cinq d’Asschassenbourg. Long. 26. 6. 36. latit. 49. 55. 0. suivant les observations de Cassini. (D. J.)

Francfort sur l’Oder, (Géog.) ville & université d’Allemagne dans la moyenne Marche de Brandebourg, autrefois impériale, à-présent sujette au roi de Prusse. Elle est à environ vingt-deux milles d’Allemagne S. de Stetin, quinze milles S. E. de Berlin, vingt-quatre milles N. E. de Wirtemberg, soixante-dix milles N. O. de Vienne, selon Sreet. Longit. 32. 26. 15. latit. 52. 22. 0. (D. J.)