L’Encyclopédie/1re édition/FLESSINGUE

FLESSINGUE, (Géogr.) nommée par ceux du pays, Vlissinghen ; belle, forte & considérable ville des Provinces-Unies, dans la Zélande & dans l’île de Walcheren, avec un très bon port qui la rend fort commerçante. Elle est à l’embouchure de l’Escaut, appellé Hondt ; trois lieues N. E de l’Ecluse, dix N. O. de Gand. Long. 21. 7. lat. 51. 26.

Flessingue a la gloire d’être la patrie de l’amiral Ruyter, le plus grand homme de mer qu’il y ait peut-être jamais eu, & le seul dont je me permettrai de parler. Il avoit commencé par être mousse ; il n’en fut que plus respectable : le nom des princes de Nassau n’est pas au-dessus du sien, dit avec raison M. de Voltaire. Le conseil d’Espagne lui donna le titre de duc, dignité frivole pour un républicain ; & ses enfans même refuserent ce titre, si brigué dans nos monarchies, mais qui n’est pas préférable au nom de bon citoyen. Ruyter naquit en 1607, & fut blessé mortellement en 1676 d’un coup de canon, dont il mourut quelques jours après.

Flessingue est aussi la patrie d’illustres gens de Lettres, comme de Pierre Cuneus, connu par un excellent livre sur la république des Hébreux ; & de Louis de Dieu, savant théologien, dont les ouvrages ont paru à Amsterdam en 1693, in fol. (D. J.)