L’Encyclopédie/1re édition/FERRANDINES

FERRANDINE  ►

* FERRANDINES, s. m. pl. manufacture en soie, étoffes dont la chaîne est de soie & la trame de laine, de fleuret, ou de coton ; elles sont ordonnées par les reglemens à demi-aulne de largeur sur vingt-une aulnes de longueur ; & dans un autre endroit des mêmes reglemens, il est permis de les faire de quatre largeurs, ou d’un quartier & demi, ou de demi-aulne moins un seize ; ou de demi-aulne entiere, ou de demi-aulne & un seize, sans qu’elles puissent être plus larges ou plus étroites que de deux dents de peigne. Il est ordonné enfin 1°. que ces étoffes & d’autres seront de soie cuite en chaîne, poil, trame, ou brochée, ou toutes de soie crue, sans aucun mélange de soie crue avec la soie cuite.

2°. Qu’elles se fabriqueront à vingt-huit buhots, & trente portées, & qu’elles auront de largeur, entre deux gardes, un pié & demi de roi, & de longueur vingt & une aulne & demie de roi hors de l’étille, pour revenir apprêtées à vingt aulnes un quart, ou vingt aulnes & demie. Il est de la derniere importance que les hommes qui donnent des réglemens aux manufactures, soient très-versés dans les Arts ; qu’ils ayent de justes notions du commerce & des avantages de sa liberté ; qu’ils ne s’en laissent point imposer par les apparences, & qu’ils sachent que ceux qui leur proposent des réformes d’abus, sont quelquefois des gens qui cherchent ou à se faire valoir auprès de leurs supérieurs par une sévérité mal-entendue, afin d’en obtenir des récompenses, ou à jetter le manufacturier dans une contrainte à laquelle il ne parvient à se soustraire, qu’en se soûmettant à des exactions.